La consommation d’eau du robinet sera interdite à compter du samedi 5 juillet dans quatre communes de la Meuse où des taux anormaux de PFAS, dits « polluants éternels », ont été relevés, a annoncé la préfecture du département.
Les localités concernées, qui comptent 620 habitants à elles quatre, sont Juvigny-sur-Loison, Louppy-sur-Loison, Han-lès-Juvigny et Remoiville, selon un communiqué publié jeudi soir, qui ne précise pas la durée de l’interdiction. Tous ces villages sont situés sur le cours du Loison. Des taux de PFAS supérieurs à la limite légale de 100 nanogrammes par litre (ng/l) ont été relevés dans l’eau distribuée.
Selon France 3 et Disclose, les taux dépassent de 3 à 27 fois cette limite dans 17 communes de la Meuse et des Ardennes. Avec 2 729 ng/l décelés en février, Villy, dans les Ardennes, détient le record national de contamination, précise Disclose, ajoutant que la préfecture du département s’apprête à prendre des mesures similaires dans les communes concernées.
Les PFAS, per- et polyfluoroalkylées, peuvent provoquer entre autres une augmentation du taux de cholestérol, des cancers, des problèmes de fertilité et de développement du fœtus.
Massivement utilisés dans l’industrie depuis le milieu du XXᵉ siècle, par exemple pour fabriquer des poêles antiadhésives, des vêtements imperméables ou des cosmétiques, ils sont, comme leur surnom l’indique, extrêmement difficiles à éliminer, une fois dans l’eau ou les sols.
En l’occurrence, « la pollution pourrait être liée à l’épandage, sur des parcelles agricoles situées à proximité des captages d’eau potable, de boues papetières susceptibles de contenir des PFAS », précise la préfecture de la Meuse, selon laquelle « cette origine reste à confirmer ».
« Il revient aux communes précitées, personnes responsables de la production et de la distribution d’eau d’assurer la distribution de bouteilles aux habitants selon les modalités qu’elles définiront », ajoute-t-elle.