• De nombreuses pharmacies pourraient fermer leurs portes à compter de jeudi 14 août au soir, jusqu’au lundi matin.
  • Dans le même temps, une « grève unie » est sur les rails dans les hôpitaux d’Île-de-France.
  • En cause ? Des protestations contre le plan d’économies du gouvernement, qui pourrait aboutir au doublement des franchises médicales.

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Le gouvernement Bayrou tente tant bien que mal de tenir le cap

Ça gronde dans le secteur de la santé. Alors que le gouvernement cherche à réaliser plus de 40 milliards d’économie pour boucler le budget 2026, il compte notamment sur la hausse des franchises médicales. Le Premier ministre François Bayrou a ainsi annoncé en juillet que le reste à payer pour les patients après remboursement de la Sécurité sociale et des complémentaires devrait doubler à compter de l’an prochain. Le plafond annuel, actuellement à 50 euros par patient, pourrait aussi passer à 100 euros.

Ces mesures mettraient forcément l’ensemble des Français à contribution, quel que soit leur niveau de revenus (hors bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire, C2S). Elles sont toutefois encore loin d’entrer en vigueur : le budget doit passer, entre autres, l’étape de l’Assemblée nationale, où les oppositions sont vent debout. Mais avant cette échéance de l’automne, les professionnels de santé ont déjà prévu de se mobiliser. Et ce, dès les prochaines semaines.

Tous les services des hôpitaux franciliens en grève ?

Une « grève unie de toute l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) » est ainsi en cours de préparation. La CGT, FO, la CFTC et l’Unsa, qui pèsent 61% à eux quatre aux dernières élections professionnelles, vont animer des « assemblées générales » à partir du 25 août prochain. Elles permettront de mettre sur les rails le mouvement social.

Tous les secteurs sont concernés : « les services, les bureaux et ateliers », peut-on lire dans un communiqué commun (nouvelle fenêtre). Il s’agira de « débattre démocratiquement de la situation, pour préparer la grève unie de toute l’AP-HP ». Si les conditions de travail sont dans leur viseur, ils dénoncent aussi « une attaque frontale contre notre système de santé et contre tous les travailleurs » et citent directement l’« augmentation de la franchise médicale » parmi leurs revendications.

Des pharmacies fermées durant le week-end prolongé

Ce n’est pas la seule mesure d’économie sur le secteur de la santé qui suscite la colère. Avant même le prochain budget, le gouvernement a publié ces derniers jours un arrêté afin de diminuer les remises commerciales accordées aux officines par les laboratoires sur les médicaments génériques. Dès le 1ᵉʳ septembre, le nouveau plafond sera de 30%, puis de 20% en 2027. Auprès de TF1-LCI, la Fédération des pharmaciens d’officine de France fustige « une trahison » et affirme que les pharmacies de proximité risquent de disparaître.

L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) veut d’ailleurs offrir un avant-goût d’une telle situation. L’organisation appelle toutes les pharmacies à fermer leurs portes samedi 16 août, ce qui provoquerait un « accès limité » aux officines à partir de jeudi soir jusqu’à lundi matin, le vendredi 15 août étant férié. « Cette journée symbolique doit alerter sur l’impact concret d’un désert pharmaceutique », met en garde l’USPO.

Outre les professionnels de santé, les associations de patients sont, elles aussi, vent debout contre les économies à venir dans ce secteur. France Assos Santé, voix des usagers du système de santé en France, a exprimé « sa vive inquiétude face à l’orientation politique défendue, qui fait peser sur les usagers du système de santé la responsabilité des dérives et des tensions actuelles ». L’Association des accidentés de la vie s’est également montrée « scandalisée ». « Il s’agit, ni plus, ni moins, d’un impôt sur la maladie qui s’applique (…) à ceux qui ont le plus besoin de soins », a-t-elle tancé.

I.N

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