Pierre Bertinotti, grand maître du Grand Orient de France, à Bordeaux, le 22 août 2025.

Si elle n’a plus l’aura d’antan, la franc-maçonnerie reste une puissante machine à fantasmes. « Depuis mon élection, je vois passer des centaines de messages haineux sur les réseaux sociaux, qui véhiculent les mythes les plus éculés… » Initié en 2003 à Metz, Pierre Bertinotti ne découvre pas cette réalité des discours antimaçonniques. Mais son accession au titre de grand maître du Grand Orient de France, la plus ancienne et la plus importante obédience de France, avec ses 56 000 « frères » et « sœurs », lui offre un poste d’observation privilégié.

C’est en partie sur cette promesse de transparence que M. Bertinotti, 72 ans, a été élu par ses pairs, jeudi 21 août. Le Grand Orient se distingue déjà par son fort engagement dans les débats sociétaux ; le nouveau grand maître entend accentuer cette ouverture au monde extérieur, en multipliant réunions publiques et prises de position durant son année de mandat – après avoir effectué deux ans au conseil de l’ordre, l’organe de direction de l’organisation, il ne peut rester plus longtemps à ce poste.

« Même si nos rituels, par ailleurs largement documentés, n’ont pas vocation à être partagés, nous ne sommes pas une société secrète, nous n’avons rien à cacher, plaide-t-il en recevant Le Monde au siège parisien de l’obédience. C’est aussi et surtout une façon de porter nos messages, de contribuer à améliorer la société. »

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