« Brou de noix sur papier » (1947), de Pierre Soulages.

Longtemps, les travaux sur papier de Pierre Soulages (1919-2022) n’ont été que très peu montrés : trois ou quatre, toujours les mêmes. Il en a été ainsi jusqu’à l’ouverture de son musée à Rodez en 2014, où une suite de ce que l’on nomme les « brous de noix » était présentée. Mais elle n’a pas suffi. Sans doute en raison de la préférence du marché pour le tableau à encadrer et du fastidieux discours devenu officiel sur l’« outrenoir », la domination des peintures à l’huile sur toile a persisté jusqu’à la mort de l’artiste. L’exposition du Musée du Luxembourg, à Paris, fait enfin exception. Elle est entièrement consacrée à cette partie de l’œuvre et donne à voir des travaux qui, pour une trentaine, n’avaient jamais été montrés auparavant. Pour un artiste aussi connu, c’est en soi remarquable.

Dès les premiers pas du parcours, il est évident qu’il y a là un ensemble d’œuvres qui étaient très nouvelles quand Soulages les a créées et qui s’imposent tout autant au regard trois quarts de siècle plus tard. Ce sont les brous de noix sur papier faits entre 1946 et le début de la décennie suivante. Les formats ne sont pas très grands, ceux des papiers à dessin. Sur ces feuilles, Soulages fait l’essai de ce matériau peu commun.

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