• L’armée israélienne se prépare samedi 9 août à prendre le contrôle de la ville de Gaza, au nord du territoire palestinien.
  • C’est la première étape du plan israélien approuvé par le cabinet de sécurité, qui prévoit également de démilitariser l’enclave palestinienne et d’en prendre le contrôle temporaire, selon les autorités.
  • Cette opération est critiquée par de nombreux pays et même par certains israéliens.

Suivez la couverture complète

Israël et le Hamas en guerre

L’armée israélienne se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza. Dans la nuit du 7 au 8 août, le cabinet de sécurité israélien a approuvé le plan de sécurité présenté par Benyamin Netanyahou visant à « vaincre » le Hamas à « prendre le contrôle » de la ville la plus grande du territoire palestinien. Et selon le ministre de la Défense, Israël Katz, l’armée « se prépare déjà aujourd’hui à la mise en œuvre complète des décisions ».

Actuellement, l’armée israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75% de la bande de Gaza, principalement depuis ses positions permanentes dans le territoire le long de la frontière. Mais après 22 mois de guerre, Israël a décidé d’aller plus loin.

Démilitariser la bande de Gaza

Selon le plan voté à la majorité, l’armée distribuera « une aide humanitaire à la population civile en dehors des zones de combat ». Outre le désarmement du Hamas et le retour « de tous les otages, vivants et morts », il vise à démilitariser la bande de Gaza et la placer sous contrôle israélien avant la mise en place « d’une administration civile » qui ne soit « ni le Hamas ni l’Autorité palestinienne », a précisé vendredi le bureau du Premier ministre israélien.

Selon la radio publique Kan, le plan prévoit également de « conquérir la ville de Gaza, dont les habitants seront évacués dans les deux prochains mois » vers des camps de réfugiés. « Ensuite, les troupes encercleront la ville et opéreront à l’intérieur ». La presse israélienne annonçait depuis plusieurs jours une telle opération, qui nécessitera une mobilisation massive de réservistes.

« Nous n’allons pas occuper Gaza, nous allons libérer Gaza du Hamas », qui dirige le territoire depuis 2007, a assuré Benyamin Netanyahu sur le réseau social X. Mais, ballottés depuis des mois au gré des ordres d’évacuation émis par l’armée israélienne et soumis à des bombardements quotidiens, des habitants de la ville de Gaza disaient craindre le pire, rapporte l’AFP.

« Sacrifice » des otages

Le Hamas, qui retient toujours 49 otages, dont 27 sont présumés morts, a réaffirmé que la décision israélienne signifiait le « sacrifice » de ces otages. Les familles israéliennes se disent donc très inquiètes. Ce plan « signifie abandonner les otages, tout en ignorant complètement les avertissements répétés de la direction militaire et la volonté claire de la majorité du public israélien », a déclaré le Forum des familles.

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou est confronté à une très forte pression en Israël et de l’étranger pour mettre fin à son offensive dans la bande de Gaza, où plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d’une « famine généralisée », selon l’ONU.

De l’Allemagne, pourtant l’un des plus fidèles alliés d’Israël, à l’UE, en passant par la France, la Chine et de nombreux pays musulmans, l’annonce de ce plan a suscité la réprobation internationale. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira dimanche en urgence.

Les représailles israéliennes ont déjà fait 61.330 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Du côté israélien, l’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.

Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et implanté un ensemble de 21 colonies, démantelées lors de son retrait unilatéral en 2005.

Ambre BERTOCCHI

Partager
Exit mobile version