Devant le BHV de l’Hôtel de Ville, le jour de l’ouverture de rayons Shein, à Paris, le 5 novembre 2025.

Plus de 80 députés, emmenés par la présidente de la commission du développement durable de l’Assemblée, Sandrine Le Feur (Ensemble pour la République), réclament « l’interdiction de Shein sur le territoire français » pour « protéger les travailleurs, la santé publique et la planète », dans un texte publié dans La Tribune Dimanche.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Contre Shein, les commerçants français réclament des dommages et intérêts pour concurrence déloyale

Avec l’installation début novembre de la marque asiatique au BHV, grand magasin parisien, « ce n’est pas la mode qui se démocratise, c’est Shein qui se dédiabolise », plaident 83 parlementaires, parmi lesquels de nombreux députés Ensemble pour la République, aux côtés entre autres de Marie-Noëlle Battistel (PS), Anne-Cécile Violland (Horizons), Josiane Corneloup (LR) ou encore Erwan Balanant (MoDem).

« Le visage le plus brutal de la fast fashion (…) s’offre une respectabilité de façade », mais cela ne peut « masquer l’envers du décor alors qu’il détruit la planète, nos emplois et la santé des consommateurs », jugent les signataires. « Une mesure s’impose : l’interdiction de Shein sur le territoire français », assurent-ils, accusant notamment le géant de la mode ultra-éphémère de « concurrence déloyale » ou encore d’inonder le marché de « produits toxiques ». « Puisque le débat ne peut plus se contenter d’indignation, la commission du développement durable de l’Assemblée nationale a convoqué les dirigeants de Shein pour enfin les entendre sur leurs pratiques », rappellent les députés. « Une audition qu’ils avaient tenté d’esquiver », lancent-ils.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Shein : pourquoi les pouvoirs publics ont tant de mal à réguler

Shein devant la justice et le parlement

Initialement prévue le 26 novembre, cette convocation a été décalée au 2 décembre, la plateforme d’e-commerce ayant expliqué ne pas être en mesure d’honorer le premier rendez-vous en raison d’une audience judiciaire le même jour.

Dans le viseur du gouvernement, la plateforme est convoquée mercredi matin devant le tribunal judiciaire de Paris, qui devra statuer sur la suspension du site en France après la découverte de la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A. Shein avait déjà décliné une audition le 18 novembre devant la mission d’information sur les contrôles des produits importés en France, évoquant cette échéance judiciaire.

Par ailleurs, une proposition de résolution européenne a été déposée cette semaine à l’Assemblée par des députés de tous bords – exceptés les groupes LFI, RN et UDR – réclamant plus de fermeté envers certaines plateformes. Elle sera examinée mercredi. Shein a déjà écopé cette année en France de trois amendes d’un total de 191 millions d’euros, notamment pour fausses promotions et informations trompeuses.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les sites d’ultra-fast fashion comme Shein et Temu dans le viseur des députés

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Share.
Exit mobile version