Depuis Bullitt, de Peter Yates (1968), et la mythique descente des rues de San Francisco par la Mustang de Steve McQueen, il est communément admis qu’une course-poursuite de voitures est indispensable à tout bon film d’action. Les impératifs écologiques ont-ils eu raison des crissements de pneus ? Au contraire. Plus les autos sont bannies des villes, plus les bolides rugissants envahissent les écrans.
Les box des écuries de formule 1 viennent ainsi d’offrir à Apple son plus grand succès au box-office depuis ses débuts à Hollywood et le lancement de la plateforme de streaming Apple TV +. F1, le film de Joseph Kosinski où Brad Pitt incarne un pilote vétéran, a engrangé près de 300 millions de dollars (256 millions d’euros) de recettes depuis sa sortie, le 27 juin.
A tel point que, selon le Financial Times du mardi 8 juillet, le fabricant d’iPhone chercherait à doubler ESPN, la filiale de Disney, afin de décrocher les droits pour diffuser, à partir de 2026, la reine des sports automobiles aux Etats-Unis. Un ticket qui risque d’augmenter du fait de l’impact attendu de la superproduction d’Apple sur les audiences…
1,6 milliard de téléspectateurs
Car celui qui profite le plus de ce coup de projecteur, c’est, bien sûr, Liberty Media. Le groupe du magnat américain John Malone a acquis, en 2017, pour 4,4 milliards de dollars, Formula One Group, l’exploitant des Grands Prix automobiles. Son coup de génie a été de convaincre Netflix de réaliser la série documentaire Formula 1 : Drive to Survive, diffusée depuis 2019, sur les intrigues des paddocks et de l’asphalte. Grâce à ce carton, les audiences télévisées de la F1 sont passées de 490 millions de téléspectateurs, en 2018, à 1,6 milliard, en 2024. La féminisation et le rajeunissement du public, en outre, attirent de nouveaux sponsors. En octobre 2024, le groupe de luxe LVMH a ainsi signé un partenariat de dix ans avec la formule 1, saluant « un véritable phénomène culturel, à la croisée du sport et du divertissement ».
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