• Éthologue, activiste de l’environnement, experte des comportements animaliers…
  • La spécialiste des primates Jane Goodall vient de s’éteindre à 91 ans.
  • Pierre Quintard, président de la branche française de l’institut qu’elle a créé, réagi cette semaine dans le podcast « Impact Positif » animé par Sylvia Amicone.

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Impact positif

« La vie et l’œuvre du Dr Jane Goodall ont non seulement marqué de manière indélébile notre compréhension des chimpanzés et d’autres espèces, mais aussi celle de l’humanité et notre environnement partagé. Elle a inspiré la curiosité, l’espoir et la compassion chez d’innombrables personnes à travers le monde et a ouvert la voie à beaucoup d’autres. » Sur son site, le Jane Goodall Institute déplore le décès de sa fondatrice à 91 ans.

Pierre Quintard, président de la branche française de l’institut, évoque l’héritage laissé par la chercheuse dans le podcast de celles et ceux qui ont un impact positif sur la société et sur le monde, à écouter ci-dessus. L’émission est diffusée tous les samedis après-midi sur LCI, canal 15 de la TNT. « C’est une femme extraordinaire avec beaucoup d’énergie et une curiosité presque enfantine qu’elle a gardé toute sa vie. Elle avait un don de communication avec le vivant : elle ressentait tout de suite une situation émotionnelle et elle avait toujours le mot juste pour chacun », confie Pierre Quintard. Jusqu’à la fin de sa vie, elle parcourt le monde pour sensibiliser et convaincre qu’il faut protéger l’environnement et la biodiversité. « Elle défendait une approche holistique : pour elle, nous devons regarder l’ensemble de l’écosystème pour travailler de concert pour que tout le monde y trouve son compte. Il faut impliquer les populations locales dans la préservation pour qu’ils deviennent garants de leur patrimoine. »

En 1960, le Dr Goodall lance la plus longue étude sur les chimpanzés sauvages dans le parc national de Gombe (Tanzanie). Il se poursuit encore aujourd’hui. Elle s’installe à 26 ans au milieu de la jungle pour observer les primates. « Elle fait ses premières découvertes et crée une vague de contestations dans la communauté scientifique encore très masculine », raconte Pierre Quintard. Elle découvre notamment que les chimpanzés utilisent des outils pour se nourrir, les mères et leurs enfants développent un lien très puissant, la consommation de viande et la chasse, la guerre primitive, l’altruisme et la compassion. « Les découvertes de Jane ont également influencé les domaines de la santé humaine, de l’évolution et de l’écologie. Sa passion et son ingéniosité ont fait de Jane une figure singulière de la pensée scientifique et philosophique », commente l’institut sur son site.

« Plus j’en apprenais plus je me rendais compte à quel point ils nous ressemblaient »

Jane Goodall

Jane Goodall a révolutionné notre regard sur nous-mêmes et sur les animaux. « Son empathie lui a été reprochée. Elle donnait des noms aux animaux et lorsqu’elle arrive en Tanzanie, elle n’a pas fait d’études scientifiques. Elle s’est mise à observer comme n’importe qui », commente Pierre Quintard qui ajoute qu’elle a décroché son doctorat par la suite. « Plus j’en apprenais, plus je me rendais compte à quel point ils nous ressemblaient », aimait dire la chercheuse qui faisait régulièrement le cri du singe à l’occasion de ses conférences. « Aujourd’hui, nous nous occupons des primates en difficulté après des opérations de braconnage, nous réintroduisons et réhabilitons dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne », décrit le président de l’institut en France.

Messagère de la paix, elle a soutenu d’innombrables causes tout au long de sa vie : la défense des droits de l’homme, la protection des espèces et de l’environnement… Son héritage comprend également la création du programme international environnemental et humanitaire pour les jeunes Roots & Shoots. Objectif : encourager activement le changement à travers le monde : « Les jeunes peuvent changer le monde s’ils sont informés et responsabilisés », répétait la chercheuse. Dans ses conférences, elle appelait à l’action pour combattre le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité. Elle lançait un message d’espoir fort : « Il est possible de changer les choses et sur le terrain, on y arrive à petite échelle ». Pour elle, chaque geste compte : « Chacun a un rôle à jouer et peut faire la différence ».

Geoffrey LOPES

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