
Les polluants éternels ne s’arrêtent pas aux portes du pouvoir. C’est le sens des résultats présentés, mardi 7 octobre, par l’European Environmental Bureau (EEB) et ChemSec, montrant que les plus hauts dirigeants des Etats membres de l’Union européenne sont contaminés par les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) à des niveaux semblables à ceux de la population générale. Et qu’ils endurent les mêmes élévations de risques sanitaires – notamment troubles métaboliques (élévation du cholestérol, diabète, etc.) et hormonaux, affaissement du système immunitaire, cancers (rein, testicule, etc.).
En juillet, à l’occasion d’une réunion organisée par le ministre de l’environnement danois, Magnus Heunicke, les deux ONG avaient mené des prélèvements sanguins sur 22 ministres et secrétaires d’Etat de 19 Etats membres de l’Union, ainsi que sur la commissaire à l’environnement, la Suédoise Jessika Roswall, et la directrice exécutive de l’Agence européenne pour l’environnement, la Finlandaise Leena Ylä-Mononen. Les mesures rendues publiques sont éloquentes.
Tous les intéressés sont contaminés, à des degrés divers. Entre trois et huit substances sont retrouvées sur chaque échantillon, sur les 13 PFAS recherchés. Classé cancérogène avéré pour l’humain par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le PFOA est retrouvé dans le sang des 24 personnalités testées. Le PFOS (cancérogène possible) l’est également, comme le PFHxS (non classé, par manque de données).
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