En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, le président de la République a cherché à dissimuler la faillite de la politique qu’il a suivie. Bien souvent, les électeurs auront à choisir au second tour entre les candidats du Rassemblement national (RN) et ceux du Nouveau Front populaire (NFP). Ce choix paraît simple puisqu’il opposera un mouvement cofondé par un ancien Waffen SS, longtemps dirigé par un antisémite notoire, à une coalition démocratique et sociale qui se réclame du combat antiraciste et des idéaux émancipateurs de la gauche. Entre les héritiers de Pétain et ceux de la Résistance, il semble que nous n’ayons pas à hésiter.

Il faut reconnaître que les déclarations de certains responsables de gauche ont rendu ce choix plus difficile. Après le pogrom du 7 octobre en Israël, Danièle Obono, députée de La France insoumise (LFI), n’a pas hésité à célébrer le Hamas comme un « mouvement de résistance ». D’autres figures de LFI, dont l’eurodéputée Rima Hassan, ont promu le slogan « La Palestine sera libre du fleuve à la mer », ce qui nie le droit à l’existence de l’Etat d’Israël. Nous avons vu Jean-Luc Mélenchon accuser Yaël Braun-Pivet de « camper à Tel-Aviv » en l’excluant du « peuple français », tout en refusant de participer à une marche unitaire contre l’antisémitisme. Nous n’oublions pas qu’il a imputé aux « traditions du judaïsme » les positions réactionnaires de Zemmour et qu’il a affirmé que l’antisémitisme était « résiduel » dans notre pays alors que se multiplient les actes antijuifs dont la tragédie de Courbevoie n’est que la plus récente et terrible manifestation…

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Antisémitisme : comment Jean-Luc Mélenchon cultive l’ambiguïté

Ces déclarations ont entraîné une profonde désorientation chez un grand nombre d’hommes et de femmes de gauche, et en particulier ceux et celles qui sont juifs. Elles sont une aubaine pour Emmanuel Macron, car elles lui permettent d’exploiter à son profit la lutte contre l’antisémitisme. Plus grave encore : elles permettent au RN de se présenter comme le « meilleur bouclier » des « Français juifs ». Nous ne pouvons pas accepter ce mensonge.

Le devoir de tous les démocrates

Malgré ses efforts pour se « dédiaboliser » , ce parti d’extrême droite n’a pas réellement changé depuis l’époque où Jean-Marie Le Pen déclarait que « les chambres à gaz sont un point de détail de l’histoire ». L’antisémitisme de l’extrême droite est une composante majeure de son idéologie. Sébastien Chenu prétendait récemment sur France Inter que le Conseil représentatif des institutions juives de France fait partie d’un « système qui cherche à conserver ses prébendes et qui est bien dans l’entre-soi ». On sait que des proches de Marine Le Pen sont d’anciens militants de la milice fascisante du GUD et que le RN présente plusieurs candidats ayant tenu des propos racistes.

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