Le président français considère, dans un entretien à la presse quotidienne régionale, que le retour du service militaire obligatoire n’est pas « une option réaliste ».
Le chef de l’État annonce dans le même temps une « grande refonte » du service national universel (SNU) à venir.

Son avis semble ferme et définitif. Samedi 15 mars, dans un entretien publié par plusieurs quotidiens régionaux, le chef de l’État français, aussi chef des armées, a estimé « très clairement » que le « retour du service national obligatoire sous sa forme historique ne paraît pas une option réaliste ». 

Emmanuel Macron développe son opinion sur la question.« On n’a plus la base, plus la logistique et ensuite parce qu’à partir du moment où on est allé vers vraiment la professionnalisation de nos armées qui sont focalisées sur l’opérationnel, les réemployer pour encadrer 800.000 jeunes – c’est à peu près une classe d’âge – n’est absolument pas un schéma opérant ni réaliste », soutient-il dans cette interview accordée notamment à La Voix du Nord, Ouest-France, Le Parisien ou encore Le Dauphiné Libéré.

Des déclarations qui interviennent alors que le débat sur une réintroduction du service militaire obligatoire revient en force dans plusieurs pays voisins de la France, dont l’Allemagne, au moment où les Européens ont décidé de renforcer massivement leur défense face au désengagement des États-Unis. Selon un récent sondage du centre de réflexion Destin commun pour Ouest-France, 61% des Français interrogés sont « favorables au rétablissement d’une forme de service militaire obligatoire ».

L’ex-Premier ministre Édouard Philippe, allié d’Emmanuel Macron et candidat déclaré à sa succession en 2027, a lui proposé dans Le Figaro « la création d’un service militaire volontaire, qui permettrait de former chaque année au moins 50.000 hommes et femmes supplémentaires ».

Une grande refonte du service national universel à venir

Le président français a également fait savoir dans cet entretien qu’il annoncera « dans les prochaines semaines une grande refonte » du service national universel (SNU), « qui correspondra aux besoins de la nation et aux priorités identifiées ». En janvier dernier, Emmanuel Macron avait évoqué un projet aux contours flous pour « mobiliser » davantage de jeunes volontaires « en renfort des armées » en cas de besoin, face à une « accélération des périls » depuis la guerre en Ukraine, semblant acter la fin du service national universel (SNU). 

Dans ses traditionnels vœux aux armées, près de Rennes, le chef de l’État avait insisté sur « l’accumulation des menaces » qui oblige la France à s’adapter. Pour cela, il a lancé aussi une actualisation de la Revue stratégique sur les priorités de la défense française, plaidant parallèlement pour un « réveil stratégique européen ».


A.S

Partager
Exit mobile version