Le défilé militaire pour le 79ᵉ anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie lors de la seconde guerre mondiale, à Rostov-sur-le-Don, en Russie, le 9 mai 2024.

L’exercice est désormais un passage obligé des célébrations du 9-Mai. Année après année, et particulièrement depuis qu’il a déclenché une guerre à grande échelle contre l’Ukraine, en 2022, Vladimir Poutine utilise les commémorations de la victoire sur l’Allemagne hitlérienne pour accuser l’Occident de prolonger l’œuvre nazie.

« Nous voyons aujourd’hui comment certains tentent de déformer la vérité sur la seconde guerre mondiale. Cette vérité dérange ceux qui ont pour habitude de bâtir leur politique colonialiste sur l’hypocrisie et le mensonge », a-t-il attaqué dès les premières secondes, avant de se faire plus explicite : « Le revanchisme, la manipulation de l’histoire, la volonté de défendre les actuels héritiers du nazisme, tout cela fait partie de la politique des élites occidentales visant à créer toujours plus de conflits régionaux, à inciter à la haine interethnique et interreligieuse et à contenir les centres souverains et indépendants du développement mondial. »

Après le constat, maintes fois entendu, les menaces : « La Russie fera tout pour éviter un affrontement mondial. Mais nous ne permettrons pas que l’on nous menace. Nos forces stratégiques sont toujours en alerte. » L’évocation de l’arme nucléaire n’a, elle non plus, rien de nouveau dans l’arsenal rhétorique du président russe, tout juste investi pour un cinquième mandat au Kremlin. Jamais toutefois cette évocation n’avait été faite à l’occasion du 9-Mai, « fête sacrée », comme l’a qualifiée M. Poutine.

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A l’appui de ces mots, le chef du Kremlin avait annoncé, le 6 mai, la tenue prochaine d’exercices nucléaires des forces « non stratégiques » du district militaire Sud, frontalier de l’Ukraine, une initiative que le ministère de la défense a explicitement liée aux « menaces » proférées par « différents dirigeants occidentaux » contre la Russie. Particulièrement visé : Emmanuel Macron et son évocation, à plusieurs reprises, du possible envoi de troupes françaises en Ukraine.

« Ce sont tous des héros »

Jeudi, Vladimir Poutine a toutefois tenu à préciser : « La Russie n’a jamais minimisé la contribution des Alliés [dans la victoire de 1945] », cherchant visiblement par là à nuancer le tournant historiographique pris en 2021, quand le président russe avait assuré qu’« à l’heure la plus difficile de la guerre, notre peuple était seul ».

Rappels historiques et évocations contemporaines servent un même objectif : justifier l’invasion de l’Ukraine, présentée par la propagande d’Etat comme une réédition du combat de 1945, et galvaniser ceux qui y participent. « Ce sont tous des héros », a martelé Vladimir Poutine, alors qu’environ mille soldats combattant sur le front ukrainien participaient au traditionnel défilé militaire, selon la télévision russe.

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