Martin Fourcade, à Pyeongchang (Corée du Sud), le 8 février 2018.

Tous les jours, Martin Fourcade communique, alimente ses comptes sur les réseaux sociaux en belles images de randonnées, de sorties à ski ou à vélo. Mais sur le sujet des Jeux olympiques et paralympiques dans les Alpes françaises en 2030, l’ancien biathlète ne s’était pas exprimé depuis son refus, annoncé le 3 février, de prendre la tête du comité d’organisation (Cojop). Mardi 7 octobre, le sextuple médaillé d’or aux JO s’explique dans les colonnes de L’Equipe.

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« Je n’étais pas prêt à tous les compromis », affirme-t-il, en soulignant que c’est avant tout sur la question de « l’ancrage territorial » du projet qu’il était en désaccord avec les autres acteurs du Cojop, les dirigeants des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, qu’il ne cite jamais dans l’interview accordée au quotidien sportif.

« J’étais prêt à des choses, mais pour un projet qui me ressemble et que j’embrasse totalement. Pas sur un projet où j’irais un peu en marche arrière », retrace Martin Fourcade. « On est parti d’un compromis initial en voulant les Jeux des Alpes du Nord et du Sud, poursuit le Pyrénéen. Mais j’avais la conviction que ce ne pouvait pas être qu’un projet de compromis. Il y avait des choix courageux et difficiles à faire. J’avais l’impression qu’on ne m’aurait pas laissé les faire en tant que président. »

Tony Estanguet en exemple

Soulignant que les Jeux de Paris 2024 avaient accéléré la dépollution de la Seine, Martin Fourcade rappelle aussi sa volonté de faire du réchauffement climatique en montagne et de la préservation des milieux naturels des sujets-clés du dossier Alpes 2030. « Ces enjeux ne doivent plus être facultatifs aux Jeux, et en particulier aux JO d’hiver. Ça doit être une sorte de base sur laquelle construire et pas les rajouter au milieu d’un projet pour le rendre acceptable. » « Là, le message ne me semblait pas entendu auprès de certains interlocuteurs », dit-il. Se voulant nuancé, l’ancien biathlète précise toutefois : « Je ne me suis pas dit que ce projet était une aberration écologique. (…) Je n’ai pas senti que ce projet avait ça chevillé au corps. »

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Citant à de nombreuses reprises Tony Estanguet en exemple, Martin Fourcade explique qu’il aurait souhaité piloter le projet Alpes 2030 avec la même méthode. « Je l’ai vu avec Paris 2024. Certains ont mal vécu que Tony puisse prendre une telle envergure, affirme-t-il. Pour moi, c’était une telle fierté de voir un sportif incarner ce projet, prendre des décisions courageuses. Tony a été garant de toute cette cohérence de Paris 2024. Je ne m’imaginais pas diriger les Jeux de 2030 avec une autre méthode. »

Après le retrait de Martin Fourcade, la présidence du comité d’organisation a été confiée à l’ancien skieur Edgar Grospiron, qui n’est pas cité une seule fois par l’ancien biathlète dans la longue interview accordée à L’Equipe.

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