Un rassemblement silencieux a été organisé à Mulhouse, lundi soir, en hommage à Lino Sousa Loureiro, tué samedi lors d’un attentat au couteau alors qu’il tentait de s’interposer face à l’assaillant.
La victime, originaire du Portugal, était arrivée à Mulhouse au début des années 90.
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Attaque au couteau à Mulhouse
La foule s’est réunie, lundi 24 février au soir dans le centre-ville de Mulhouse (Haut-Rhin), pour dire non au terrorisme. Fleur blanche à la main, de nombreux Franco-portugais sont venus exprimer leur peine après la mort de leur compatriote, samedi lors d’un attentat. Au micro du 20H de TF1, dans le reportage visible en tête de cet article, un homme se dit « encore plus ému parce que c’est un Portugais, mais si c’était quelqu’un d’autre, ce serait pareil. On serait venus pour montrer notre solidarité et pour que ça n’arrive plus. » Une femme, elle, rapporte sa « tristesse » et sa « peur ». « Je n’ai plus cette tranquillité, cette sérénité », poursuit-elle.
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Marié et père de famille. Lino Sousa Loureiro avait 69 ans. Un homme investi dans la vie associative, notamment dans la communauté portugaise. Dans un petit local du centre-ville où nos journalistes se sont rendus, il était aimé de tous. Le président de l’Association des Portugais de Mulhouse et sa région, Armindo Mendes, se rappelle très bien de la journée de samedi, jour de l’attaque. Comme à son habitude, Lino était venu jouer aux cartes, parler football, partager du bon temps entre amis.
« Il est venu ici pour faire une petite partie de billard avec un ami. Il a essayé de l’appeler deux ou trois fois. N’ayant pas de réponse, il nous a dit ‘écoutez, je vais vite faire un petit tour au marché et je reviens tout à l’heure. On se voit dans une heure.’ Et après, finalement, voilà, c’est arrivé », se souvient-il.
Arthur est cet ami avec qui Lino voulait jouer au billard ce jour-là. La gorge serrée, il regrette de ne pas avoir été là. « Je lui ai dit que je passerai peut-être. Lui a dit ‘ok, on se retrouve là-bas’. Mais après, j’ai eu un empêchement, je n’ai pas pu venir. Et lui, il est parti. C’est mon meilleur ami. Je ne suis pas bien. Je suis en train de souffrir beaucoup. Quelqu’un de simple, correct, honnête. Lui, comme sa famille », confie-t-il, visiblement très marqué par cette disparition.
Lundi, quelques fleurs ont été déposées en hommage à Lino Sousa Loureiro devant le marché où il a été tué. José est venu se recueillir. Les deux hommes travaillaient ensemble dans le secteur du bâtiment. Il se souvient de Lino comme d’une personne toujours prête à aider les autres. « Il a travaillé avec moi à la maison et dans l’entreprise, quelques années. C’est moi qui l’ai embauché. Moi, j’étais plâtrier, lui, il était maçon. Il était sympa », loue-t-il.
Dans le deuil, la famille de Lino Sousa Loureiro n’a pas souhaité s’exprimer pour l’instant.