Le Japon est l’un des seuls pays au monde où la chasse à la baleine est encore autorisée.
Le pays a même inauguré un nouveau gigantesque bateau-usine cette année.
Malgré les critiques des écologistes, la viande de baleine revient à la mode au pays du Soleil levant.

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Le 20H

Après un mois et demi en mer, les pêcheurs japonais déchargent leur butin : 380 tonnes de viande de baleine. Si cette chasse est interdite dans la plupart des pays du monde, elle est toujours autorisée au Japon, comme le montre la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article.

Le Kangei Maru, un monstre des mers à l’assaut des baleines

Le Japon s’est même doté en mai 2024 du plus grand baleinier jamais construit, le Kangei Maru, un immense bateau de 110 mètres de long. À l’intérieur, il est possible de découper les cétacés pêchés puis de les stocker en pleine mer. Mais cela ne crée pas de polémique majeure dans l’archipel : « Le Japon est un pays qui mange toute la viande de baleine, contrairement à d’autres pays qui ne les chassaient que pour leurs graisses. Pour nous, ôter la vie de la baleine pour se nourrir est une façon de montrer du respect envers cet animal », assure Hideki Tokoro, dont l’entreprise revendique 90% des prises.

AFP

Pourtant, même si les animaux chassés ne sont plus menacés de disparition imminente, la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature place le rorqual commun en situation « vulnérable ». Et les moyens pour le traquer sont de plus en plus sophistiqués, avec des technologies dernier cri : « C’est un drone qui nous permet de repérer les baleines depuis le ciel. »

Un symbole de la culture nippone ?

Dans l’après-guerre, une baleine pouvait nourrir un village entier mais désormais, rares sont les restaurateurs à en mettre dans leur menu. Le chef Matsuo Tadaki est l’un d’eux. Il en cuisine près de 100 kg par mois et est persuadé que cette viande peut revenir à la mode à Tokyo : « Autrefois, comme le bœuf était cher, les Japonais mangeaient de la baleine. Certains sont nostalgiques, les clients veulent en remanger. Les jeunes y reviennent aussi petit à petit. »

À table, les clients se montrent en effet enthousiastes. « Mon père et ma mère m’ont raconté que lorsqu’ils étaient petits, ils mangeaient de la baleine à la cantine de leur école. J’ai 47 ans mais c’est la première fois que j’en mange », témoigne un homme au micro de TF1.

Pour beaucoup, cette chasse reste un emblème de la culture nippone, ce que réfute Mineto Meguro, activiste écologiste : « Il faut savoir que cette industrie est fortement subventionnée par l’État, à hauteur d’environ 30 millions d’euros par an. Si ces subventions qui proviennent de nos impôts disparaissaient, l’industrie baleinière ferait faillite immédiatement. » Mais le Japon résiste, aux côtés de l’Islande et de la Norvège. 400 spécimens sont ainsi pêchés chaque année au large de Tokyo.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Alexis Bregere

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