Le tribunal de Montpellier a ordonné, lundi 7 avril, la suspension pour quatre mois, avec exécution provisoire, de l’activité du parc éolien d’Aumelas (Hérault), jugeant les dix sociétés qui l’exploitent, dont EDF Renouvelables, responsables de la mort de 160 individus d’espèces protégées, dont de rares faucons crécerellettes.

Dans un jugement qui représente une première au niveau pénal contre des exploitants d’éoliennes, le tribunal a également condamné chacune de ces sociétés à 500 000 euros d’amende (dont 250 000 avec sursis) et l’ancien PDG d’EDF Renouvelables, Bruno Bensasson, à six mois de prison avec sursis, et 100 000 euros d’amende (dont 30 000 avec sursis).

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « C’est facile et assez spectaculaire » : des bénévoles du monde entier comptent les oiseaux d’eau pour mieux les protéger

L’association France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée (FNE-OccMed) avait introduit, en 2022, une citation directe pour « destruction d’espèces protégées » visant EDF Renouvelables France et son PDG jusqu’en mars 2024, Bruno Bensasson, ainsi que neuf sociétés exploitant ce parc de 31 éoliennes implantées depuis une vingtaine d’années sur le causse d’Aumelas, un plateau dominant la Méditerranée à l’ouest de Montpellier.

Lors de l’audience qui s’est tenue en décembre, le parquet avait réclamé 750 000 euros d’amende (dont 500 000 avec sursis) pour chacune de ces sociétés, et six mois de prison avec sursis et 150 000 euros d’amende (dont 100 000 avec sursis) contre M. Bensasson, ainsi qu’une suspension de l’activité du parc éolien.

Selon FNE-OccMed, les éoliennes d’Aumelas ont causé la mort de 150 à 300 faucons crécerellettes, une espèce migratoire menacée de disparition. Ces petits faucons, tout comme les busards cendrés et les chauves-souris, espèces elles aussi protégées, viennent régulièrement se fracasser sur les pales, malgré les dispositifs d’effarouchement mis en place.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Il y a tellement d’oiseaux, d’insectes, ça chante, ça vole, ça se déplace, ça foisonne » : ces jardins « vivants », où la nature est libre d’évoluer

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version