La trêve entre Israël et le Hamas a commencé il y a maintenant une semaine.
Les déplacés palestiniens reviennent peu à peu chez eux.
Mais les villes sont dévastées et presque plus aucun bâtiment ne tient debout.

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Israël et le Hamas en guerre

Le paysage est apocalyptique. Pendant 15 mois, le nord de la bande de Gaza a été quotidiennement bombardé. Si la trêve a permis de mettre fin aux combats, les Palestiniens vivent maintenant une nouvelle épreuve : retrouver leurs maisons en ruines, dans des villes dévastées, comme le montrent les images de la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article.

60% des bâtiments détruits

À l’annonce du cessez-le-feu, des milliers de déplacés ont pris le chemin du retour. Mais ils traversent des paysages de désolation. Les Nations-Unies estiment que 60% des bâtiments de l’enclave ont été détruits. Et dans les décombres, il reste encore de nombreux corps.

C’est notamment le cas dans le camp de Jabalia. Hisham Abou Hashem vient de retrouver la dépouille de son fils de 20 ans, tué dans une frappe. « Il venait de finir ses études à l’université. Il avait trouvé un emploi auprès d’un greffier. Il aimait ses collègues, il commençait sa vie de jeune homme. Si la guerre n’avait pas débuté, on aurait dû assister à son mariage, on aurait construit une maison. Mais tout ça, ça n’existe plus », se désole, ému, Hisham.

La vie a quitté Gaza.

Walid Barbakh, habitant de Rafah

À Rafah, à la frontière avec l’Égypte, des mères de famille découvrent aussi leur ancien quartier, pilonné sans relâche par l’armée israélienne. « Il n’y a plus rien. Il n’y a plus rien de la maison du voisin. » Walid Barbakh encaisse le choc. Impossible d’imaginer qu’il vivait là, il y a encore un an et demi. « Là, il y avait une pièce et là, la chambre, jusqu’à ce qu’on fuie le 8 mai. On a quitté Rafah et on a fui. Mon père, ma mère et moi, on vivait dans cette chambre. Quand je rentrais du travail, les enfants jouaient et couraient ici. Tous ces souvenirs se sont évaporés. On n’a plus de souvenir, rien. Même pas une photo », raconte-t-il.

Pour ce jeune homme, évoquer la reconstruction n’a presque aucun sens : « On ne parle pas de destructions qui peuvent être réparées dans la nuit. Pour reconstruire Gaza à nouveau, il nous faudra 10 ans au moins. J’ai 23 ans et 10 ans avant de reconstruire, ça veut dire que le futur de la jeunesse est foutu. Il n’y a pas de futur. Après le 7 octobre, le futur s’est enfui, le soleil ne s’est plus jamais levé, la vie a quitté Gaza. »

Walid Barbakh, comme tant de ses concitoyens, s’estime trahi. D’abord par les dirigeants arabes qui ne se sont, selon lui, pas opposés à Israël. Mais aussi par la communauté internationale, impuissante à arrêter les bombes. Enfin, hors caméra, des critiques fusent contre le Hamas, parfois jugé responsable de cette situation inhumaine.


Z. S. | Reportage TF1 : Gwendoline Debono, Pierre Limpens

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