Le cercle familial est censé être un cocon dans lequel règne l’amour, la bienveillance et la confiance.
Hélas, certaines familles peuvent être dysfonctionnelles et les parents peuvent avoir divers comportements toxiques qui nuisent à l’enfant.
Pourtant, une fois adulte, l’enfant continue à garder contact avec ses parents violents, malgré la douleur que cela engendre.

Lorsqu’on évoque les relations toxiques, on imagine souvent qu’elles se cantonnent aux relations « amoureuses ». Pourtant, la toxicité existe également dans le cercle amical, professionnel ou encore familial. Les parents, par exemple, peuvent avoir des comportements toxiques avec leurs enfants. « Les relations parents-enfants sont généralement décrites comme intrinsèquement aimantes, mais ce n’est pas le cas pour de nombreux enfants adultes« , souligne la psychologue Sharon Martin dans Psychology Today. Les abus, la manipulation, la violence verbale, les critiques constantes peuvent abîmer l’estime de soi. Mais, si ces enfants adultes ont conscience que la relation avec leurs parents n’est pas saine, ils ont tout de même du mal à prendre leur distance. La spécialiste liste plusieurs raisons qui expliquent pourquoi ils continuent de rester en contact avec leurs parents, même si cette relation est néfaste pour leur santé mentale.

Désirer l’amour de ses parents

Tout enfant souhaite être aimé par ses parents. C’est humain et même, « un instinct de survie fondamental« , explique Sharon Martin. Nous sommes programmés pour être connectés avec nos parents et « même si vos parents ne vous ont pas apporté une sécurité ou une attention constante, le besoin d’acceptation et d’approbation reste fort« . Résultat : l’enfant, même une fois adulte, continue de chercher et de désirer l’amour de ses parents, malgré la douleur que la relation engendre. L’enfant espère également qu’ils changeront, qu’il entendra le fameux « je suis fier de toi » et a même tendance à croire que ses parents ne veulent pas lui faire du mal. D’après la spécialiste, « l’espoir que les parents changent ou améliorent leur comportement au fil du temps peut être une puissante motivation pour rester en contact ». Et, il est très difficile de renoncer à cet espoir.

De plus, l’enfant adulte peut ressentir une pression pour ne pas rompre le lien avec sa famille, même si celle-ci est dysfonctionnelle. « On se sent obligé de prendre soin de ses parents, surtout si l’on estime leur devoir de nous avoir élevés« , indique Sharon Martin. Le sentiment de devoir est, par ailleurs, encore plus fort dans certaines cultures et traditions, rendant la prise de distance particulièrement plus ardue. Enfin, parfois, les enfants adultes n’ont pas le choix car « la dépendance financière ou le partage des responsabilités peuvent également compliquer la décision de prendre ses distances avec des parents violents« .

L’importance de se protéger des parents toxiques

« Même si vous avez été maltraité, vous aimez peut-être sincèrement vos parents et ne souhaitez pas les blesser en fixant des limites ou en coupant les ponts« , explique Sharon Martin. Pourtant, il est nécessaire pour le bien-être personnel et mental de se préserver, mettre des limites saines, voire prendre ses distances. Mais, cette prise de distance peut aussi se faire en limitant certains sujets de discussions, la fréquence des contacts ou la manière dont les parents parlent. « Vous avez le droit de préserver votre santé émotionnelle et mentale, et que face à des personnes violentes, la seule façon de vous protéger est parfois de réduire les contacts ou de mettre fin à la relation« , rappelle la psychologue. Même s’il s’agit d’un processus complexe et long, il est aussi important de se rappeler que « affronter la douleur endurée par des parents violents est un travail difficile et courageux qui exige de prendre soin de soi ».

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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