Depuis 2020, la mise à disposition de gobelets, verres et assiettes jetables en plastique est interdite en France.
Bien avant, les festivals et autres événements culturels avaient embrayé le pas de la transition écologique en optant pour des écocups, gobelets en plastique (polypropylène) consignés et réutilisables.
Sauf que les festivaliers ont tendance à ramener chez eux ces contenants après chaque évènement. Un geste qui n’est pas sans conséquence pour la planète.

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Initiatives environnementales

L’arrivée des beaux jours rime avec l’ouverture de la saison des festivals. Au même titre que le sac banane ou les lunettes de soleil, le gobelet consigné et réutilisable, ou ecocup, fait partie intégrante de la panoplie du festivalier. À tel point que chaque année, de nombreuses personnes ramènent ce fameux verre chez elles en guise de souvenir. Valeur sentimentale ou flemme de passer par un point de déconsigne ? Peu importe. Le fait est que conserver son gobelet de festival n’est pas un geste aussi inoffensif qu’il n’en a l’air. Car pour avoir un véritable intérêt écologique et économique, le concept de l’écocup repose sur trois étapes bien définies : acheter son gobelet consigné, l’utiliser tout au long de l’événement, le rendre pour récupérer sa consigne.

Les avantages de l’écocup

L’utilisation des gobelets en plastique consignés et réutilisables s’est généralisée au fil des années sur les festivals jusqu’à devenir la norme. Et pour cause, les éco-cups ont de nombreux intérêts, à la fois écologiques, économiques et sociaux. S’ils sont certes fabriqués en plastique, ils peuvent être lavés et réemployés à l’infini, ce qui permet de réduire drastiquement les déchets produits lors d’un événement, mais aussi de limiter l’usage des matières premières. Le tout en offrant au public un site plus propre. Comme l’explique Alexandrine Mounier, responsable développement durable de Solidays sur le site internet du festival, « le système du gobelet consigné permet d’économiser l’équivalent de trois gobelets par festivalier, soit près de 600.000 gobelets à chaque édition ». Qui plus est, la consigne (d’1 euro en moyenne) favorise un modèle économique circulaire.

Votre écocup n’est pas un goodie

Cependant, pour de nombreux festivaliers, l’écocup est bien plus qu’un simple contenant. Il a une vraie valeur sentimentale. « En général, 30% des gens qui participent à un événement ramènent leur verre en souvenir », confiait Emmanuel Torrent, gérant de l’entreprise EcoCup, dans un article de 20 Minutes paru en 2023. Or, ce geste, de prime abord innocent, a un impact néfaste pour la planète. En effet, pour être intéressant à produire, un verre écocup doit être réutilisé au moins sept fois selon Le Collectif des Festivals qui explique sur son site internet que « son véritable intérêt écologique réside dans le réemploi : plus il est utilisé et moins, on produit de déchets ! » Ramener un gobelet chez soi oblige donc les organisateurs des festivals à produire plus de plastique chaque année. Ce qui va complètement à l’encontre de l’objectif initial de l’écocup et qui remet en question son intérêt écologique et économique.

Les festivals emploient de nouveaux moyens

Pour dissuader les festivaliers de repartir avec leur gobelet, certains événements ont donc mis au point de nouvelles stratégies. A l’instar du festival Les Vieilles Charrues qui, depuis 2014, utilise un gobelet consigné avec un visuel unique, peu importe l’édition, et réutilisable sur plusieurs événements de la région, dont le Festival interceltique de Lorient. De quoi minimiser l’effet collector et éviter la péremption marketing des contenants.  Il en va de même pour le festival Art Rock qui, en 2024, a opté pour des verres complètement neutres. Quel que soit votre programme des festivals cet été, si vous voulez joindre l’utile à l’agréable, veillez à faire une escale par un point de déconsigne avant de rentrer chez vous. La planète vous remerciera !

Helene POUZET pour TF1 INFO

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