L’injection létale est programmée pour jeudi 11 décembre, à Nashville (Tennessee). Harold Nichols, reconnu coupable en 1990 du viol et du meurtre de Karen Pooley, une étudiante de 21 ans, aura passé trente-cinq ans dans le couloir de la mort. Un cas loin d’être unique aux Etats-Unis, où « plus de la moitié des détenus condamnés à la peine capitale sont emprisonnés depuis plus de dix-huit ans », selon le Centre d’information sur la peine de mort (DPI), un observatoire indépendant américain.
Entre les procédures de recours, qui révèlent parfois des erreurs judiciaires, et les pénuries de produits d’exécution, l’issue la plus probable d’une condamnation à mort n’est plus l’exécution, mais l’annulation de la sentence ou la mort en prison de causes naturelles. Comment, en cinquante ans, la justice américaine a-t-elle transformé le couloir de la mort en véritable purgatoire ?

Quinze fois plus de condamnés sexagénaires
« Lors de la rédaction de la Constitution (1787), l’exécution suivait la condamnation en quelques jours ou semaines », rappelle le DPI. Certains prisonniers y passent désormais plus de vingt ans, dans l’attente de leur mise à mort : le nombre de condamnés à mort de plus de 60 ans a été multiplié par quinze entre 1996 et 2019 et, alors que seulement trois des 944 prisonniers exécutés entre 1977 et 2004 étaient sexagénaires, ils sont 45 à avoir été exécutés entre 2010 et 2019.
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