Des études montrent que les Français sont de plus en plus casaniers.
Cette tendance s’est accentuée à cause de la crise sanitaire du Covid-19.
Elle est encouragée par un autre phénomène bien français : la flemme.
Il est de coutume de dire que les Français sont de plus en plus casaniers, mais cette affirmation est-elle vraie ? Oui si l’on en croit une étude menée par la Fondation Jean Jaurès et publiée en novembre 2022. D’après elle , il y a un avant et un après crise sanitaire. Le Covid-19 a profondément modifié nos modes de vie. À court terme en 2020 avec les confinements successifs et les couvre-feux instaurés par le gouvernement, les Français se sont terrés chez eux. Il a ensuite été difficile pour certains de retrouver leur vie d’avant, ou cela a définitivement achevé un phénomène qui court depuis plusieurs années : un repli sur son foyer.
Les Français vivent-ils mal leur mode de vie casanier ?
Ce constat réalisé par la Fondation Jean Jaurès est confirmé par une autre étude menée par l’institut de sondage Harris Interactive. Publiée en avril 2021, elle indiquait que « 8 Français sur 10 (80%) ont le sentiment » de passer plus de temps chez eux qu’avant la crise sanitaire. Pour autant, ils ne le vivent pas plus mal pour la grande majorité d’entre eux. Ainsi, « après un an de crise sanitaire, plus de 2/3 des Français (67%) indiquent vivre chez eux aujourd’hui plutôt comme dans un cocon quand 33% indiquent le vivre plutôt comme un carcan dont ils aimeraient sortir ».
Pour autant, l’institut note une vraie différence entre les populations urbaines et rurales qui ne bénéficient, pas, en général de la même surface d’habitation. En clair : plus le logement est petit, plus le fait de rester chez soi peut être associé à un mal-être. Mais globalement, ce retour au foyer a été très bien vécu. 65% des personnes interrogées par Harris Interactive ont ainsi eu le sentiment « d’avoir réinvesti davantage leur logement ».
La flemme en étendard
Si le Covid-19 a été un événement décisif pour asseoir le phénomène, les Français sont également de plus en plus casaniers à cause d’une tare bien de chez nous : l’inertie. Ainsi, dans son étude, la Fondation Jean Jaurès fait remonter un chiffre qui dit tout. « 45% des Français se disent fréquemment atteints d’une envie de rien, qui va jusqu’à les dissuader de sortir de chez eux. »
Une tendance qui tend à s’accentuer puisqu’elle touche de plus en plus de personnes à mesure que l’on descend dans les tranches d’âge. Ainsi, s’ils sont 33% à se dire « flemmards » chez les 65 ans et plus, ils sont 52% chez les 25-34 ans ! Et à l’instar de ce que l’on a pu observer pour le bien-être au sein du logement, cet « attrait que l’on a pour la flemme » n’est pas le même selon que l’on habite en province (44%) ou dans des grandes zones urbaines comme en Île-de-France (50%).