Les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont lancé ce vendredi un mouvement de protestation inédit.
Ils expriment leur « mal-être » et réclament davantage de soutien des pouvoirs publics.
« Près de 70 implantations » de l’OFB ont été la cible d' »exactions » en 2024, selon le gouvernement.
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Agriculture sous tension : la colère gronde de nouveau
Les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) expriment leur « mal-être« . Estimant leur action remise en cause par des responsables politiques et syndicats agricoles, ils ont lancé vendredi un mouvement de protestation inédit.
Outre un appel à la grève, plusieurs manifestations des agents de l’OFB sont prévues devant des préfectures, avec des banderoles et des « dépôts symboliques de l’étui discret« , dans lequel ils doivent désormais porter leurs armes pour les contrôles administratifs dans les fermes. Jeudi, dans le contexte des élections pour les chambres d’agriculture, les tensions entre OFB et agriculteurs ont été une nouvelle fois ravivées, à la suite de propos rapportés dans Le Monde d’un syndicaliste agricole relayant des appels à « brûler » des voitures d’agents de l’OFB si ceux-ci revenaient contrôler les fermes.
Le port d’arme, principale récrimination du monde agricole
Depuis la mi-janvier, les inspecteurs de l’organisme public ont déjà engagé leur droit de retrait sur leurs missions de police de l’environnement dans les exploitations agricoles, ne s’y sentant plus en sécurité. Ce mouvement est très largement suivi (par 67% à 100% des agents) sur plus des trois quarts du pays, selon l’intersyndicale. Les agents de l’OFB sont chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces protégées.
Au cœur de la polémique : la question de l’armement des agents de l’OFB. Celle-ci constitue l’une des principales récriminations du monde agricole, qui juge les contrôles trop pressants et intimidants. Une circulaire ministérielle signée en décembre prévoit que les agents doivent désormais avoir un « port d’arme discret » lors de leurs passages dans les exploitations. Mais pour les syndicats de l’OFB, cette mesure « présente un danger pour les agents par la confusion qu’il fait naître dans l’esprit des agriculteurs et est en fait inapplicable« . L’une de leurs revendications est qu’elle soit « annulée« .
Ils réclament également de « protéger désormais les implantations et les personnels de l’OFB contre toute agression ou attaque, quel que soit le syndicat agricole qui en est à l’initiative ». Selon une « mission flash interministérielle » consultée par l’AFP, « près de 70 implantations » de l’OFB ont été la cible d' »exactions » en 2024.
L’intersyndicale réclame enfin de « sanctuariser les effectifs de l’OFB » (plus de 3.000 agents dont 1.700 sur le terrain) et de revenir sur « la baisse drastique envisagée du budget de l’OFB« , ainsi qu’une lettre du Premier ministre à tous les agents « exprimant son soutien ferme« . Notamment car François Bayrou avait qualifié d' »humiliation » et de « faute » certaines inspections d’agents de l’OFB, « une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise« .