Les juges ont-ils voulu humilier Nicolas Sarkozy en l’incarcérant à la prison de la Santé, pour finalement le libérer trois semaines plus tard ? Les esprits les plus déliés s’en indignent, faute de connaître quelques points de droit qui, il est vrai, ne tombent pas sous le sens.
« Si la détention provisoire de Nicolas Sarkozy est jugée inutile aujourd’hui, c’est qu’elle l’était déjà hier et n’a donc servi qu’à humilier, vingt jours durant, l’ancien président de la République, a assuré Bernard-Henri Lévy sur X le 10 novembre. Et ça, dans une démocratie, c’est dégueulasse. »
L’erreur est de croire que Nicolas Sarkozy a été écroué le 21 octobre, au lendemain du procès sur les soupçons de financement de sa campagne de 2007 par la Libye, en détention provisoire. Ce n’est pas le cas : Il a bien été condamné – à tort ou à raison, la cour d’appel le dira en 2026 – à cinq ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs, un délit sanctionné d’une peine maximum de dix ans. Condamné, il a été, comme tant d’autres, incarcéré.
Exécution provisoire
Il ne s’agit pas, alors, d’une « détention provisoire » pour un homme présumé innocent. C’est la simple application de la loi pénale après le prononcé d’un jugement. Encore Nicolas Sarkozy a-t-il bénéficié d’un sursis, et d’un petit mois de délai pour mettre ses affaires en ordre. Une chance que n’ont pas eue deux de ses coprévenus, le banquier Wahib Nacer et l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, incarcérés à l’audience, le 25 septembre.
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