• Président de la Pologne depuis le 6 août dernier, Karol Nawrocki a effectué sa première visite en France ce lundi.
  • Le dirigeant nationaliste était ce soir l’invité de Darius Rochebin sur LCI.
  • Il a réaffirmé sa proximité idéologique avec Donald Trump, tout en plaidant pour une plus grande unité européenne.

Des drones russes violent l’espace aérien polonais

Des drones russes violent l’espace aérien polonais

Le président polonais effectue sa première visite en France alors que son pays est au cœur de l’actualité internationale depuis quelques jours. L’incursion de drones russes dans l’espace aérien polonais a en effet remis au centre des préoccupations européennes l’hypothèse d’une nouvelle agression de Moscou. 

Invité de Darius Rochebin ce mardi soir sur LCI, Karol Nawrocki a loué la réponse unie des alliés de l’Otan, sans rien renier de sa proximité idéologique avec Donald Trump. Soutenu par le parti national-conservateur polonais Droit et Justice (PiS), cet historien de formation a été élu avec 50,9% des voix au second tour le 1er juin dernier, et est entré en fonction le 6 août.

« Nous connaissons très bien l’esprit russe en Pologne », rappelle Karol Nawrocki, historien de formation, qui a notamment travaillé à l’Institut de la mémoire nationale, et dirigé le musée de la Seconde Guerre mondiale de Gdansk. « On ne sait pas bien si elle est impériale à cause de la Russie blanche, de la Russie soviétique ou à cause de Vladimir Poutine », a déclaré le nouveau président polonais au début de son entretien avec Darius Rochebin. 

« En attaquant la frontière aérienne polonaise avec les drones, Vladimir Poutine a envoyé un signal clair », a-t-il estimé. Un signal qu’il voit comme un test des alliés occidentaux. « Je pense qu’il a confirmé le fait qu’au sein de l’Alliance de l’Otan, nous tous, nous devons être ensemble », a-t-il plaidé. 

« La Pologne, depuis quatre ans, subit une guerre hybride », a décrit Karol Nawrocki, « nous sommes attaqués sans cesse, nos frontières sont attaquées, l’espace de la mer Baltique est attaqué. Et maintenant, c’est notre espace aérien qui est attaqué ». Il s’est montré satisfait des Rafale français envoyés en Pologne, qui « montrent à chacun que l’Alliance atlantique est prête à réagir ». « Les avions venus de France, les F-16, mais aussi les F-35 qui arrivent en Pologne l’année prochaine, tout cela construit ce potentiel de dissuasion », a admis le président polonais, en appelant à faire plus. « Nous devons viser les 5% du PIB de dépenses de Défense (…), pour qu’il n’y ait pas de guerre », a-t-il martelé.

Proximité avec Donald Trump

Interrogé par Darius Rochebin quant à la nature potentiellement nucléaire de la menace, Karol Nawrocki a admis que l’idée d’une Pologne puissance nucléaire était lointaine. Mais il s’est déclaré candidat au « partage nucléaire » : « le partenariat entre la Pologne et la France porte sur cela, justement. Et ce sera le cas grâce au traité de Nancy que j’aurai le plaisir de signer en tant que président de la République de Pologne », a-t-il expliqué. 

S’il plaide pour une montée en puissance de la défense européenne, le président nationaliste estime toutefois qu’il nous faut « soutenir la seule personne qui est capable de négocier avec Vladimir Poutine pour trouver une solution. Et cette personne, c’est le président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump. C’est la plus grande puissance au sein de l’Otan »

Karol Nawrocki a un lien politique et personnel avec le président américain, qui l’avait reçu à Washington juste avant les élections présidentielles en Pologne. « « Nous avons beaucoup échangé lors de notre rencontre avec Donald Trump et lors de nos nombreux échanges téléphoniques. Cela nous donne ce sentiment que les États-Unis d’Amérique comprennent les besoins d’un pays de l’Europe centrale », a-t-il raconté. Une proximité qu’il estime sans contradiction avec son engagement européen : « Je pense que c’est l’idée de Donald Trump qui dit que l’Europe doit se sentir responsable de sa propre sécurité ».

Interrogé sur sa proximité idéologique avec plusieurs autres dirigeants nationalistes, à commencer par l’Italienne Georgia Meloni, le nouveau président polonais reconnaît espérer la naissance d’une « Europe conservatrice », avec notamment un alignement sur les questions migratoires. « Nous devons, avant tout, contrôler l’immigration illégale qui menace nos frontières. En Pologne, nous subissons une pression migratoire forte au niveau de notre frontière orientale », a-t-il martelé. « Nous réclamons qu’on respecte notre culture et que l’ordre et la sécurité règnent dans notre maison », a conclu sur ce chapitre celui qui est également favorable à l’inscription dans la Constitution européenne des origines chrétiennes de l’Europe. 

Retrouvez l’intégralité de l’entretien du président polonais avec Darius Rochebin dans la vidéo en tête de cet article.

F.Se | Propos recueillis par Darius Rochebin

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