
Le paradoxe est criant : alors que la précarité ne cesse de s’aggraver parmi les étudiants, le nombre de ceux qui bénéficient d’une aide financière de la part de l’Etat n’a jamais été aussi faible.
« Le système des bourses sur critères sociaux est arrivé à bout de souffle », constate auprès du Monde Soumya Bourouaha, députée communiste de la Seine-Saint-Denis. Avec l’ex-député (Renaissance) de Paris Jean Laussucq, elle a listé quelque 22 recommandations dans un rapport présenté mercredi 1er octobre devant le comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques, à l’Assemblée nationale.
« Près du tiers des boursiers reçoivent mensuellement moins de 150 euros. A l’autre bout de l’échelle, seuls 8,2 % d’entre eux perçoivent 633,50 euros par mois, détaille le rapport. Dans ces conditions, la sortie de la précarité relève de la gageure, d’autant plus que les étudiants recevant ces montants sont les plus précaires par nature, ayant les parents les plus défavorisés. »
Au cours de l’année 2024-2025, sur 3 millions d’étudiants, quelque 660 000 ont perçu une bourse sur critères sociaux du ministère chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, soit 17 000 de moins que l’année précédente, selon une note flash du service statistique du ministère parue le 25 septembre. Pour la première fois en six ans, les montants de bourses n’ont pas été augmentés à la rentrée 2024.
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