Le Secours catholique fait part ce jeudi d’un niveau record de personnes sans ressources financières parmi la population accueillie par l’association en 2023.
Cela représente plus d’un quart des bénéficiaires des aides de la structure.
Un million de personnes a été soutenu l’an dernier grâce au Secours catholique.

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Ils tentent de « survivre grâce à la débrouille et au soutien de ceux qui sont en capacité de les aider« . 25,4% des personnes accueillies par le Secours catholique en 2023, soit plus d’un quart d’entre elles, étaient sans ressources financières, alerte l’association dans son rapport annuel. Un niveau « record« , en hausse de deux points par rapport à l’année précédente. En cause, selon les responsables de la structure ? La difficulté d’accès à certaines prestations sociales. 

D’après Didier Duriez, président du Secours catholique, « la dématérialisation des démarches administratives« , mise en œuvre il y a une décennie et accélérée depuis 2017, est parfois difficile à intégrer pour certains ménages. Ainsi, 13% de ceux rencontrés en 2023 ont exprimé un besoin d’aide pour effectuer de telles démarches, soit une hausse de 7 points en dix ans. Ces publics se heurtent à « des sites faits par l’administration et pour l’administration« , explique le responsable, soulignant aussi qu’il existe un problème pour « ceux qui n’ont pas internet« .

Des ménages éligibles à des aides… qu’ils ne demandent pas

Conséquence de ces difficultés ? De nombreux foyers ne bénéficient pas d’aides auxquelles ils ont pourtant droit . Par exemple, plus d’un tiers des ménages français éligibles au Revenu de solidarité active (36,1%) rencontrés par le Secours catholique ne le sollicitent pas. Cela représente une hausse de 13 points en dix ans. Même constat pour les allocations familiales : près d’un quart des ménages pouvant les toucher ne le perçoivent pas en réalité. Là aussi, une hausse de presque 10 points depuis 2010 est constatée.

Au-delà du manque de connaissances ou du découragement pour effectuer la démarche, la peur d’être stigmatisé explique également le non-recours à ces prestations sociales. « Plus on dit, dans les médias, au niveau des autorités politiques, que ces gens sont des assistés et que ça coûte un pognon de dingue« , plus « ça fait des dégâts incroyables« , résume Didier Duriez. Le Secours catholique pointe aussi « le durcissement des critères d’éligibilité » à certaines aides, comme le minimum vieillesse, les allocations chômage et le RSA.

Selon ce rapport, le revenu médian des ménages accueillis par l’association s’est établi à 555 euros par mois en 2023. Au total, 95% des ceux rencontrés par l’association vivaient sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire 1216 euros pour une personne seule. 


T.A. avec AFP

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