• Le Premier ministre tient une conférence de presse ce lundi après-midi.
  • C’est la troisième fois que François Bayrou s’exprime lors d’un tel exercice depuis avril, à chaque fois pour évoquer le budget 2026.
  • Un moyen de prendre les Français à témoin… à défaut de bénéficier du soutien du Parlement.

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Le gouvernement Bayrou tente tant bien que mal de tenir le cap

François Bayrou devant son pupitre, face à une caméra et des journalistes, pour évoquer le budget 2026… Voilà une image qui commence à devenir une habitude. Comme en avril et en juillet, le Premier ministre va tenir une conférence de presse ce lundi 25 août à l’occasion de la rentrée politique, afin d’y parler notamment de la séquence budgétaire, au moment où le risque de voir son gouvernement censuré n’a jamais semblé aussi élevé.

Principal point de crispation : les 44 milliards d’euros d’économies souhaités par le gouvernement. Pour y parvenir, le maire de Pau a présenté des mesures toutes plus impopulaires les unes que les autres, parmi lesquelles la suppression de deux jours fériés ou l’année blanche, synonyme d’augmentation d’impôts pour de nombreux Français. Toutes les oppositions évoquent la censure, à l’instar de La France insoumise qui compte déposer une motion le 23 septembre, avant même l’arrivée du projet de loi à l’Assemblée nationale, en octobre.

Sans le soutien des Français, c’est une tâche impossible

François Bayrou, Premier ministre

Pour y échapper, François Bayrou compte… sur les Français. Multiplication des points presse, adresse directe à la population via une série de vidéos YouTube… Avant même de vouloir convaincre la représentation nationale de l’importance de son texte pour redresser les finances publiques, le chef du gouvernement entend prendre directement les Français à témoin. Une adresse mail a même été lancée pour que tout le monde puisse l’interpeller.

« Je ne laisserai pas se durcir un conflit entre pouvoir et Français. C’est le contraire de ma philosophie », expliquait François Bayrou ces derniers jours. « L’enjeu pour moi est de faire passer le caractère nécessaire, inéluctable de l’effort. C’est un travail de conviction. » Le Premier ministre l’assure : « Sans le soutien des Français », faire adopter un tel budget est « une tâche impossible ». « Seule l’adhésion des Français peut changer les choses dans ce climat de rapport de force », insistait-il dimanche dans Le Parisien (nouvelle fenêtre).

La confiance d’à peine 1 Français sur 5

En tentant de convaincre du bien-fondé de son plan budgétaire, le locataire de Matignon espère aussi placer les oppositions face à leurs responsabilités : comment censurer le gouvernement si celui-ci a réussi à faire comprendre à la population l’intérêt de telles économies ? Encore faut-il que cela fonctionne, ce qui ne semble pas franchement gagné.

D’après le baromètre Toluna-Harris Interactive pour LCI, seuls 22% des Français faisaient confiance à François Bayrou en juillet 2025 (nouvelle fenêtre). Soit son niveau le plus bas depuis sa nomination en décembre 2024. La suppression de deux jours fériés, elle, rencontre l’opposition de 84% des Français, selon un sondage Odoxa publié par Le Parisien (nouvelle fenêtre). Le tout dans un contexte agité, avec des appels à la mobilisation partout en France, notamment celle de « tout bloquer » le 10 septembre (nouvelle fenêtre).

Autant d’éléments qui montrent que la stratégie de François Bayrou risque aussi de se retourner contre lui : sans adhésion à son projet de loi budgétaire, la population pourrait largement soutenir une censure du gouvernement. Ce qui provoquerait la même situation qu’il y a près d’un an, lors de la chute de Michel Barnier. Mais cette fois, le président de la République Emmanuel Macron a retrouvé son pouvoir de dissolution…

I.N

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