Le candidat libéral à la présidentielle hondurienne Salvador Nasralla, à San Antonio de Flores, au Honduras, le 6 décembre 2026.

Le candidat libéral à la présidentielle au Honduras, Salvador Nasralla, a dénoncé, lundi 8 décembre, un « vol » du scrutin à la faveur de son rival Nasry Asfura, adoubé par le président américain, Donald Trump.

Le dépouillement touche à sa fin après plus d’une semaine de contretemps. Avec désormais près de 99 % des bulletins dépouillés, Nasry Asfura, homme d’affaires de 67 ans et candidat du Parti national, réunit 40,53 % des voix contre 39,16 % pour Salvador Nasralla, présentateur de télévision âgé de 72 ans et membre du Parti libéral, selon le Conseil national électoral (CNE).

« C’est du vol », a déclaré M. Nasralla sur X, dénonçant une manipulation du système informatique lors de ce dépouillement interrompu à plusieurs reprises depuis le scrutin du 30 novembre. La présidente du CNE, Ana Paola Hall, a précisé sur X que des « mesures techniques nécessaires, accompagnées d’un audit externe », avaient été prises pour régulariser la situation.

Mais M. Nasralla affirme que son parti avait une avance de 20 % sur M. Asfura au moment d’une nouvelle interruption du décompte lundi. Il exige un recompte « bulletin par bulletin » des procès-verbaux qui, selon lui, montrent un « schéma de fraude où la reconnaissance biométrique n’a pas été utilisée et où les procès-verbaux ont été rédigés de manière arbitraire ».

Plus d’une semaine après les élections du 30 novembre, il reste à vérifier 2 749 procès-verbaux de vote présentant des « incohérences », et représentant 14,5 % des votes valides, a reconnu le CNE. Selon la loi, l’organisme a jusqu’au 30 décembre pour déclarer un vainqueur.

Ingérence des Etats-Unis

MM. Asfura et Nasralla devancent largement la présidente sortante de gauche, Xiomara Castro, du parti Libre, qui arrive en troisième position. Ce parti a réclamé, dimanche, une « annulation totale » des élections, invoquant une « ingérence » des Etats-Unis, et a appelé à des mobilisations et des grèves.

L’administration Trump a assuré, lundi, que le scrutin avait été intègre et qu’il n’y avait « aucune preuve crédible » justifiant son annulation. Le dirigeant américain avait déclaré avant le scrutin un soutien sans équivoque à M. Asfura, qu’il considère comme un « ami de la liberté ».

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Il a parallèlement gracié le mentor du candidat conservateur, l’ex-président hondurien Juan Orlando Hernandez, qui purgeait une peine de quarante-cinq ans de réclusion aux Etats-Unis pour trafic de drogue. Lundi, le parquet général du Honduras a demandé à Interpol de l’arrêter.

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Le CNE a évoqué pour expliquer les suspensions du dépouillement des problèmes techniques au sein de l’entreprise privée chargée de la transmission et de la diffusion des résultats.

Dimanche, M. Nasralla avait accusé « les corrompus » de compromettre le processus de comptage. Marlon Ochoa, membre d’opposition du CNE, avait, lui, jugé qu’en raison de ces irrégularités ces élections étaient « les plus manipulées et les moins crédibles » de l’histoire démocratique du Honduras.

Samedi, les observateurs électoraux de l’Organisation des Etats américains avaient demandé « une accélération » du dépouillement, dans ce pays de quelque 10 millions d’habitants.

Le Monde avec AFP

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