Gérald Darmanin propose, dans une interview au Figaro jeudi, la création d’un nouveau régime carcéral « exceptionnel ».
Celui-ci concernerait les détenus les plus dangereux.
Le texte serait adopté par voie d’amendements.

Un régime carcéral « exceptionnel » pour les détenus les plus dangereux. C’est la proposition formulée ce jeudi par Gérald Darmanin : dans une interview au Figaro, le ministre de la Justice a évoqué ce dispositif qui pourrait être adopté par voie d’amendements dans la proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic.

« Afin de ne pas revivre les assassinats des agents pénitentiaires lors de l’affaire (Mohamed) Amra« , dont l’évasion à l’aide d’un commando armé a fait deux morts, « j’aurai besoin du soutien des députés pour adopter un nouveau régime carcéral d’isolement, inspiré de la lutte antimafia italienne« , a déclaré le Garde des Sceaux. Avant de préciser : « La loi narcotrafic, qui arrivera à l’Assemblée nationale le 17 mars, sera déterminante. Ce nouveau régime carcéral, qui concernera moins d’un millier de personnes, les plus dangereuses, fera l’objet d’amendements gouvernementaux. Ce qui est possible en Italie doit être possible en France ».

« Fouille systématique après les parloirs »

Les détenus concernés seraient « affectés dans les prisons de haute sécurité pour quatre ans renouvelables, par décision ministérielle, comme en Italie« , selon le ministre. Et ce dernier d’évoquer parmi les mesures la « généralisation de la visioconférence afin d’éviter les sorties », sauf avis contraire du magistrat, « fouille systématique après les parloirs » qui se tiendraient via des hygiaphones.

La dangerosité des détenus, « à savoir la capacité à commanditer des assassinats, à corrompre, à menacer, à diriger leurs trafics depuis leur prison, motivera leur détention dans ce nouveau régime carcéral exceptionnel qui sera soumis au contrôle du juge administratif« , précise-t-il. Ce régime réduirait aussi à « deux ou trois fois par semaine » la fréquence à laquelle ces détenus pourraient avoir accès à des téléphones fixes en détention et supprimerait l’accès aux unités de vie familiale, où certains détenus peuvent passer du temps avec leurs proches.

Les ailes de détention ne comprendraient « que quatre à cinq détenus afin de limiter au maximum les contacts lors des promenades », et « tous les mouvements seront contrôlés par plusieurs agents simultanément afin d’éviter les risques de corruption ».


T.G.

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