• Comme chaque année, les prestigieux prix Nobel sont remis aux plus éminents chercheurs à Stockholm.
  • Issu d’une famille d’ingénieurs et de fabricants d’armes, le chimiste suédois a amassé une fortune considérable en inventant la dynamite.
  • Voici son portrait.

Son nom est associé aux prix les plus prestigieux récompensant des chercheurs du monde entier pour leurs découvertes. Lui-même s’est illustré comme chimiste, en étant dépositaire de 355 brevets de son vivant, et une invention : la dynamite. Retour sur la vie d’Alfred Nobel, le fabricant d’armes qui voulait la paix.

Issu d’une famille d’ingénieurs et de fabricants d’armes suédois

Aîné de quatre garçons, Alfred Nobel naît dans une famille d’ingénieurs suédois, à Stockholm en 1833. Son père, Immanuel Nobel, pousse la famille à déménager à Saint-Pétersbourg en Russie à l’âge de 10 ans pour vendre des mines sous-marines au tsar Nicolas Ier. 

Alfred suit lui la voie familiale, dans la chimie des explosifs. Ses études le mènent à Paris, où il s’intéresse à une substance découverte quelques années plus tôt : la nitroglycérine. Bien plus puissant que la poudre à canon encore employée à cette époque, ce liquide explosif que tente de maîtriser Alfred Nobel est pourtant dangereusement instable. 

L’inventeur Alfred Nobel, fondateur du prix Nobel. – DSK / SCANPIX SWEDEN / AFP

La dynamite inventée en 1867

De retour dans son pays, le chimiste suédois mène des expériences pour dompter la puissance de ce nouvel explosif. Non sans risque, puisqu’une explosion dans l’usine familiale coûte la vie à cinq personnes, dont son frère cadet, Emil, le 3 septembre 1864.

Loin de se décourager, Alfred poursuit ses recherches et parvient à stabiliser la nitroglycérine en la mélangeant accidentellement avec le kieselguhr, une terre siliceuse poreuse. La dynamite est créée en 1867 (du grec dunamis, « puissance »).

Pacifiste et « marchand de la mort »

Avec cette découverte, Alfred Nobel acquiert célébrité et richesse. Solide et transportable, la dynamite s’impose sur tous les grands chantiers de l’époque pour permettre le percement de tunnels, de canaux… Sauf que son invention a aussi des utilisations militaires qui peuvent s’avérer particulièrement meurtrières à la fin du XIXe siècle. Alors qu’il se voulait chantre de la paix, Alfred Nobel se voit affublé de la réputation d’un marchand d’armes et de la mort. Son rachat de la fonderie Bofors en 1894, qu’il transforme en fabrique de canons, n’arrange pas les choses.

Alfred Nobel s’éteint en 1896 à San Remo, en Italie, où il a vécu la dernière partie de sa vie. Pourtant, c’est juste avant son décès que l’industriel suédois fait encore plus parler de lui. Sans descendant, il décide de léguer la quasi-totalité de sa fortune personnelle estimée à 330 millions d’euros (Nobel possède aussi 355 brevets et 90 usines dans le monde entier) à une fondation, qui récompensera « les bienfaiteurs de l’humanité » dans cinq domaines : la paix, la chimie, la physique, la physiologie ou la médecine, et la littérature.

Les prix Nobel naissent donc officiellement en 1901, rejoints par les sciences économiques en 1968. Les lauréats de chaque prix se partagent un montant de 10 millions de couronnes suédoises – soit un peu moins d’un million d’euros -, hérité de la fondation du chimiste éponyme, qui permet surtout de financer leurs recherches.

Très convoitées, ces récompenses sont décernées chaque année le 10 décembre, le jour de la mort d’Alfred Nobel, à Stockholm, sa ville de naissance – sauf celui très politique de la paix, censé gratifier la « fraternité entre les nations », remis à Oslo (Norvège).

Victor GAUTIER

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