Marine Le Pen a été reconnue coupable ce lundi de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants de parlementaires européens.
Les juges ont prononcé une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire à l’encontre de la députée.
Le tribunal de Paris a également condamné huit autres eurodéputés RN.

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Procès du RN : Marine Le Pen et le parti condamnés

Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé, lundi au procès des assistants parlementaires européens, contre Marine Le Pen une peine d’inéligibilité de cinq ans s’appliquant immédiatement, obérant à ce stade ses chances de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, qui sera l’invitée du 20H de TF1 ce lundi soir, est également condamnée à quatre ans de prison, dont deux fermes aménagés sous bracelet électronique, et 100.000 euros d’amende.

Le tribunal a expliqué cette peine en mettant en avant son « rôle central » dans le système mis en place pour détourner l’argent du Parlement européen, et invoqué « le trouble à l’ordre public et au fonctionnement démocratique ».

« Le tribunal a pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l’ordre public, en l’espèce le fait que soit candidate à l’élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance », a déclaré la présidente Bénédicte de Perthuis.« Il s’agit de veiller à ce que les élus, comme tous les justiciables, ne bénéficient pas d’un régime de faveur », a-t-elle ajouté. 

Cette annonce, avant le détail des peines, a laissé la salle sans voix. Après un moment de flottement, et alors que la présidente commençait à appeler les prévenus un à un, Marine Le Pen a échangé quelques mots avec son avocat, puis s’est levée et a quitté la salle d’audience. Elle a ensuite traversé le tribunal sans un mot, puis est montée dans une voiture qui l’attendait, suivie d’une nuée de caméras. Elle s’est rendue aussitôt au siège parisien du RN.

Louis Aliot condamné à six mois de prison ferme

Au début de l’audience et devant Marine Le Pen, assise en veste bleue au premier rang, aux côtés notamment du vice-président du parti Louis Aliot, le tribunal a rapidement annoncé que les neuf eurodéputés poursuivis étaient coupables de détournement de fonds publics, et les douze assistants coupables de recel. « Il a été établi que toutes ces personnes travaillaient en réalité pour le parti, que leur député ne leur avait confié aucune tâche », qu’ils « passaient d’un député à l’autre », a-t-elle détaillé. « Il ne s’agissait pas de mutualiser le travail des assistants mais plutôt de mutualiser les enveloppes des députés » pour faire faire « des économies » au parti en étant « directement financé par le Parlement européen », a-t-elle poursuivi, sous les protestations à voix basse de Marine Le Pen.

Le maire de Perpignan Louis Aliot est condamné à six mois de prison ferme et trois ans d’inéligibilité, mais pas immédiate. « Il convenait de tenir compte de la proportionnalité de l’atteinte de cette mesure, sur un mandat en cours pour un élu local », afin de « préserver la liberté des électeurs », a indiqué le tribunal. L’ex-trésorier du parti Wallerand de Saint-Just est condamné à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis, 50.000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. L’ancien député européen Bruno Gollnisch est condamné à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.

A. LG avec AFP

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