
Alexandre Djouhri était déjà maître du grand écart, aussi à l’aise à Sarcelles (Val-d’Oise), où il a passé son enfance, que sous les ors des ministères. Jeudi 25 septembre, au tribunal judiciaire de Paris, l’affairiste franco-algérien de 66 ans est de nouveau passé d’un monde à l’autre le temps du prononcé du délibéré dans le dossier du financement libyen supposé de la campagne de Nicolas Sarkozy – de la perspective de rentrer dans sa maison de Chêne-Bougeries (Suisse) à celle de passer la nuit en cellule.
Pour avoir fait preuve d’« une capacité corruptive à un haut niveau, non seulement d’un agent public étranger [Béchir Saleh, grand argentier de Mouammar Kadhafi] mais également de celui qui était secrétaire général de l’Elysée » sous Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, la présidente Nathalie Gavarino et ses deux assesseurs ont condamné Alexandre Djouhri à la plus lourde peine de cette audience. Six ans de prison avec mandat de dépôt, 3 millions d’euros d’amende et quinze ans d’interdiction de gérer une entreprise, le tout avec exécution provisoire, pour sanctionner des faits de « blanchiment aggravé », « corruption active » et « trafic d’influence ». Il n’a cependant pas été condamné pour son éventuel rôle dans le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
Il vous reste 71.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.