La viande, les fruits et légumes restent en moyenne plus chers dans l’Hexagone que chez ses voisins européens.
Des écarts qui s’expliquent notamment par le coût de la main d’œuvre, plus élevé en France.
Mais d’autres facteurs ont également des conséquences sur les prix des produits de l’agriculture.

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Jusqu’à 37% de différence, et 6 euros d’écart sur le ticket de caisse. En supermarché, le prix au kilo des fruits, légumes et de la viande venus de l’étranger est moins élevé que celui des mêmes denrées produites en France. Par exemple, le kilo des pêches françaises s’élève à 3,49 euros, quand celui des pêches espagnoles est de 2,19 euros. Et le constat reste le même avec d’autres produits issus de l’agriculture tels que les fraises, les courgettes, les tomates, les melons, le bœuf ou encore le poulet. Pour comprendre de tels écarts, les caméras de TF1 se sont rendues auprès de Philippe, producteur de cerises dans le sud de la France, et de Jorge, qui exerce le même métier en Espagne. 

J’ai deux employés, qui représentent environ 65% à 70% du prix de la cerise

Jorge, producteur en Espagne

Le coût de la main d’œuvre est souvent évoqué pour expliquer cet écart de prix, et il s’agit bien de la raison principale. Il est nettement inférieur en Espagne. « J’ai deux employés, qui représentent environ 65% à 70% du prix de la cerise », explique Jorge dans le reportage en tête de cet article. Ses salariés sont payés 7,50 euros de l’heure. Philippe, lui, rémunère ses employés au salaire minimum, à 11,65 euros de l’heure. Soit une différence horaire de 4,15 euros.

Cependant, selon Philippe, cette disparité ne suffit pas, à elle seule, à expliquer pourquoi ses fruits sont plus chers à la vente. « Le consommateur se demande pourquoi c’est plus cher. En plus de la main d’œuvre, tout est plus cher », assure-t-il. Et pour cause : l’engrais, l’eau, l’emballage, ainsi qu’une bonne partie des charges des agriculteurs sont plus coûteux en France qu’en Espagne. Les produits phytosanitaires sont par exemple 30% plus onéreux dans l’Hexagone. 

Ses cerises se vendent donc à 9 euros le kilo, contre 2,80 pour celles de Jorge. « Ce n’est pas un bon prix. On espère toujours qu’il soit plus élevé, mais c’est le marché, c’est lui qui fixe les prix », déplore ce dernier. Malgré les disparités, les deux agriculteurs sont confrontés, chacun de son côté de la frontière, à la même difficulté :  il devient de plus en plus difficile pour eux de vivre décemment de leur métier.


S.B. | Reportage : A. Gay, V. David, M. Delaunay

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