• Deux mineurs ont été mis en examen le 1er août à Paris pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
  • Ils sont soupçonnés de projets d’actions violentes à caractère jihadiste et notamment d’avoir voulu s’en prendre à des synagogues et à la tour Eiffel.
  • Les acteurs de la lutte antiterroriste alertent régulièrement sur la recrudescence de l’implication de mineurs dans le terrorisme.

Est-ce une nouvelle illustration de l’attrait du terrorisme pour les mineurs (nouvelle fenêtre) ? Deux d’entre eux ont été mis en examen le 1er août à Paris pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a confirmé une source judiciaire à l’AFP. Ils sont soupçonnés de projets d’actions violentes à caractère jihadiste et notamment, selon Le Figaro (nouvelle fenêtre), d’avoir voulu s’en prendre à des synagogues et à la tour Eiffel.

D’après le journal, les suspects « nés dans le Val-de-Marne et à Paris en 2010 et 2008 », auraient « envisagé de passer à l’acte en évoquant divers projets d’actions violentes. Parmi eux se trouvaient des cibles symboliques : des synagogues (nouvelle fenêtre), sur fond d’antisémitisme et de conflit au Proche-Orient, ou bien encore la tour Eiffel (nouvelle fenêtre), vieux classique du jihadisme ».

Une fascination pour l’État islamique

Une source proche du dossier a simplement confirmé à l’AFP qu’il est reproché à ces deux mineurs « des projets d’actions violentes divers, un projet de départ en terre de jihad et la diffusion de propagande jihadiste ». Cette source proche n’a pas plus confirmé les autres informations du Figaro d’après lesquelles les deux mineurs ont été interpellés les 29 et 30 juillet dans le cadre d’une enquête ouverte en avril dernier.

« Issus de familles d’origine arabo-musulmane, les adolescents étaient entrés en contact sur un groupe dédié, créé sur une messagerie chiffrée » et « partageaient une même fascination pour l’État islamique et diffusaient sa propagande. Ils discutaient également d’un projet de départ pour le jihad à l’étranger et étaient par ailleurs grands consommateurs de contenus ultraviolents », affirme aussi Le Figaro. « Les deux adolescents auraient déjà entamé des recherches sur le dark web, supermarché de la cybercriminalité, pour se procurer des armes », raconte encore le journal. L’AFP n’a pu joindre la défense de ces deux mineurs.

Au moins 13 mineurs impliqués en 2025

Les acteurs de la lutte antiterroriste alertent régulièrement sur la recrudescence, au moins depuis 2023, de l’implication de mineurs dans le contentieux terroriste. « Il y a quelques années encore, les mineurs mis en examen en matière terroriste se comptaient sur les doigts d’une main alors que nous en avons eu 15 en 2023, 18 en 2024, et déjà 11 au 1er juillet », indiquait fin juillet à l’AFP le parquet national antiterroriste (Pnat). Avec ces deux nouvelles mises en examen, le total est porté à au moins 13 mineurs impliqués pour 2025. 

Avocats et magistrats s’accordent sur quelques caractéristiques : des garçons, pas délinquants avant de se radicaliser – dans une mouvance principalement jihadiste – et qui, pour beaucoup, dévoilent une grande timidité ou pâtissent d’un cadre parental fragile. En septembre, trois adolescents seront jugés à Paris, accusés d’avoir planifié, à l’âge de 14 et 15 ans, de faire exploser un camion contre le bâtiment de l’ambassade israélienne en Belgique.

Rania HOBALLAH avec AFP

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