• Au cours du festival britannique de Glastonbury, le groupe anglais Bob Vylan a violemment attaqué l’armée israélienne.
  • Le concert était retransmis en direct par la BBC, et la polémique enfle outre-Manche.
  • Le gouvernement américain a révoqué les visas des deux musiciens, dont une tournée était prévue aux États-Unis dans quelques mois.

La polémique autour de propos anti-israéliens, tenus samedi 28 juin par le groupe anglais Bob Vylan au festival de Glastonbury, a pris une nouvelle tournure ce lundi avec l’ouverture d’une enquête par la police britannique, tandis que les États-Unis ont annoncé révoquer les visas de ces deux artistes. « À la suite de l’examen des images vidéos et du son des prestations, (…) nous avons décidé que des investigations supplémentaires étaient nécessaires et une enquête pénale est désormais en cours », a déclaré la police de l’Avon et du Somerset.

« J’ai dit ce que j’ai dit »

Au cours du concert de Bob Vylan, un de ses deux membres avait scandé un slogan, qu’il avait demandé à la foule de reprendre : « Mort, mort aux IDF ! », soit l’acronyme anglo-saxon des forces de défense israéliennes (Israel Defence Forces). Ces paroles avaient fait réagir dès le lendemain jusqu’au Premier ministre Keir Starmer, pour qui « rien n’excuse ce genre de discours haineux ». Les organisateurs de ce festival s’étaient pour leur part dits « consternés ».

La BBC, qui retransmettait en direct le concert de ce duo sur sa plateforme dédiée au festival de Glastonbury, a dit regretter de ne pas avoir stoppé sa diffusion. « La BBC respecte la liberté d’expression, mais s’oppose fermement à l’incitation à la violence. Les sentiments antisémites exprimés par Bob Vylan étaient totalement inacceptables et n’ont pas leur place sur nos ondes », a assuré le groupe audiovisuel public dans un communiqué. L’Ofcom, le régulateur de l’audiovisuel, s’est pour sa part dit « très préoccupé » par cette retransmission en direct.

« J’ai dit ce que j’ai dit », a maintenu le chanteur de ce groupe de punk-rock et de hip-hop (nouvelle fenêtre), dans une publication ultérieure sur Instagram. Sans réitérer pour autant ses propos polémiques, il a estimé avoir le devoir de « passer le flambeau aux générations futures » en les incitant à exprimer leurs opinions.

La polémique autour de l’incident a pris une dimension internationale lundi avec la révocation par les États-Unis des visas des deux musiciens, à quelques mois de leur tournée américaine, qui devait débuter le 24 octobre prochain. « Les étrangers qui glorifient la violence et la haine ne sont pas des visiteurs bienvenus dans notre pays », a écrit le secrétaire d’État américain adjoint Christopher Landau sur le réseau social X, dénonçant une « tirade haineuse ». 

À l’origine, cette édition du festival de Glastonbury, un des plus importants au monde, était avant tout scrutée du fait de la présence controversée de Kneecap, dont l’un des trois membres, Liam O’Hanna, dit Mo Chara, a déjà été inculpé d’« infraction terroriste » pour avoir arboré un drapeau du Hezbollah pendant un concert londonien en 2024. La BBC avait d’ailleurs choisi de ne pas diffuser en direct la prestation de ce groupe. À Glastonbury, les rappeurs de Belfast ont accusé Israël d’être un État « criminel de guerre » et réitéré leur soutien aux Palestiniens, scandant à plusieurs reprises « Free Palestine ! » et appelant la foule à répéter des insultes visant Keir Starmer. Le groupe est, lui aussi, visé par l’enquête policière ouverte ce lundi.

F.Se avec AFP

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