La France propose de faire payer des frais de gestion sur chaque petit colis entrant sur son territoire, dès 2026.
De quoi faire vivement réagir les plateformes de vente en ligne chinoises Shein et Temu.
Ces dernières contre-attaquent à coup de publicités et de communication.

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LE WE 20H

Impossible de passer à côté. Les publicités pour Shein et Temu, les marques chinoises de produits à très bas coûts, sont partout. Adorées ou détestées, ces enseignes de fast-fashion sont connues de tous. « Ça arrive par petit colis, c’est une catastrophe écologique et économique pour les commerces en France », déplore un consommateur dans le reportage en tête de l’article. 

Leur nouvelle stratégie ? Envahir notre vie quotidienne, de nos boîtes aux lettres à nos garde-robes. « Leur nouvelle stratégie, c’est d’arroser toute la France et d’imprimer dans la tête des consommateurs l’argument des prix. Leur dire que des marques comme Shein et Temu sont à leurs côtés pour que la mode ne soit pas un privilège », analyse Bénédicte Hallion, experte en lifestyle. 

800 millions de colis de moins de 150 euros livrés l’an dernier

Cette omniprésence n’est pas due au hasard. En cause, une proposition de loi examinée lundi 2 juin qui entend de taxer les petits colis en provenance de Chine. Jusqu’à dix euros par envoi. Quelque 4,6 milliards d’envois d’une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, soit plus de 145 chaque seconde. Sur ce total, 91% provenaient de Chine. Pour la France seule, 800 millions de colis d’une valeur inférieure à 150 euros ont été livrés l’an dernier (sur un total de 1,5 milliard de colis).

Face à cette future taxe, le patron de Shein, habituellement très discret, a fait la une de la presse un brin provocateur. « Nous ne sommes pas une entreprise de fast fashion », clamait Donald Tang dans les colonnes du JDD du 15 mars. Des personnalités payées par la marque ont été réquisitionnées pour critiquer le projet de loi, comme Magali Berdah, l’ex-papesse des influenceurs. Un site a même été créé de toutes pièces pour servir le même objectif : condamner cette taxe sur les petits colis.

Si celle-ci est adoptée, les prix de leurs produits augmenteraient significativement et le marché français pourrait bien dégringoler comme aux États-Unis où les droits de douane ont déjà été durcis. « Ils devraient trouver de nouveaux marchés de consommation pour pouvoir continuer à se développer, étant donné que leur modèle économique repose sur une production en masse », analyse Eloïse Moigno, fondatrice du label Slow We are.

Une production en masse aux conséquences désastreuses : Shein est le plus gros pollueur du secteur de la mode et les conditions de travail indignes et illégales de leurs ouvriers sont régulièrement pointés du doigt par les ONG.

Rania HOBALLAH | Reportage : Thibault PETIT, Guillaume BERTRAND, Bixente HACALA

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