C’est l’histoire d’une femme de 29 ans admise en urgence pour une grossesse extra-utérine. Opérée, elle subit, du côté droit, l’ablation de l’ovaire et de la trompe de Fallope par chirurgie mini-invasive (salpingo-ovariectomie droite par laparoscopie). Les suites opératoires sont simples et la patiente sort de l’hôpital deux jours après l’intervention. Sept jours plus tard, elle se présente à nouveau aux urgences en raison de douleurs abdominales sévères et d’une distension abdominale marquée. Elle décrit une douleur diffuse, que rien ne calme.

Image obtenue par scanner d’un pneumopéritoine, l’air (en noir) étant indiqué par la flèche rose.

Un scanner abdomino-pelvien révèle alors la présence d’un épanchement gazeux dans la cavité péritonéale, signe qui témoigne le plus souvent (dans 90 % des cas) d’une perforation ou de la rupture d’un organe creux (intestin grêle, côlon, estomac). Cette patiente présente ce qu’on appelle un pneumopéritoine.

Compte tenu de l’importance de l’air intra-abdominal et des douleurs, les médecins ont évoqué la possibilité d’une malencontreuse perforation d’un viscère creux, passée inaperçue lors de la récente intervention chirurgicale.

La patiente est réopérée en urgence pour savoir si elle présente une pathologie abdominale ou pelvienne. Durant l’exploration chirurgicale, aucun signe de fuite digestive n’est détecté. Il en est de même lors d’un examen radiologique post-opératoire. La patiente regagne son domicile quatre jours plus tard.

Ce n’est qu’après une longue discussion avec la patiente et son partenaire que l’équipe soignante apprend une information capitale : le jour où les symptômes sont apparus, cette femme avait eu un rapport sexuel impliquant un cunnilingus prolongé et l’usage d’un sextoy délivrant des pulsations d’air.

Insufflation volontaire d’air dans le vagin

Il s’avère que cette jeune femme a présenté un pneumopéritoine massif, causé par l’entrée d’air dans la cavité péritonéale via la cavité vaginale. C’est la présence d’air qui provoque l’irritation du péritoine, la fine membrane qui tapisse les parois de la cavité abdominale et enveloppe les organes abdominaux. Ce cas a été rapporté en février 2025 dans la revue en ligne Cureus par un chirurgien américain.

Il faut savoir qu’il existe une communication naturelle entre le vagin et la cavité abdominale via les trompes de Fallope. Cette particularité anatomique a d’ailleurs autrefois été exploitée pour réaliser un test de fertilité : on insufflait du dioxyde de carbone (CO₂) par le vagin pour vérifier si les trompes utérines étaient bien ouvertes, ce qui provoquait parfois des douleurs. Contrairement à l’air dont la résorption dans la cavité péritonéale peut prendre une semaine, le CO₂ pur est rapidement éliminé par voie pulmonaire dans un délai allant de quelques minutes à deux heures en moyenne.

On comprend donc qu’un cunnilingus, associé à l’usage d’un sextoy insufflant de l’air, ait pu entraîner l’introduction d’une quantité importante d’air dans la cavité péritonéale et provoquer des douleurs abdominales. Le gaz peut ensuite traverser l’utérus, dilater les trompes, puis pénétrer dans la cavité abdominale, entraînant ainsi un pneumopéritoine.

Si le pneumopéritoine est le plus souvent observé en cas de perforation aiguë du tube digestif, il a une autre origine dans 10 % des cas. Plusieurs cas de pneumopéritoine liés à une introduction d’air par voie génitale ont ainsi été rapportés dans la littérature médicale, notamment après une irrigation vaginale (douche vaginale), un rapport sexuel, ou à la suite d’un exercice physique effectué en post-partum, consistant à ramener les genoux vers la poitrine (post-knee chest exercise).

Plus rarement, les patientes concernées ont des antécédents de chirurgie gynécologique, notamment l’ablation de l’utérus (hystérectomie). La probabilité de survenue d’un pneumopéritoine après une hystérectomie est maximale dans les jours ou semaines suivant l’intervention, ce qui explique que certaines équipes recommandent aux patientes de s’abstenir de toute activité sexuelle pendant 6 à 8 semaines. En effet, l’air introduit lors d’un rapport sexuel peut potentiellement traverser des lacérations du moignon vaginal, pas encore
totalement cicatrisé, et atteindre la cavité péritonéale.

La survenue d’un pneumopéritoine a également été rapportée chez des patientes peu de temps après l’accouchement. En 1967, des obstétriciens américains avaient recensé sept décès confirmés par autopsie, imputables à une embolie gazeuse survenue après une insufflation oro-vaginale pratiquée durant le post-partum précoce. Des entretiens rétrospectifs avec les partenaires masculins avaient révélé qu’une insufflation vaginale vigoureuse avait eu lieu lors de rapports oro-génitaux ayant précédé le décès des patientes.

L’insufflation oro-vaginale est aussi particulièrement dangereuse pendant la grossesse, car elle peut permettre à de grandes quantités de gaz de pénétrer dans les veines utérines, entraînant une embolie gazeuse potentiellement létale.

Dans de très rares cas, la patiente présentant un pneumopéritoine spontané est atteinte d’une pathologie pelvienne inflammatoire. En 2023, des gynécologues de Dubaï (Émirats arabes unis) ont décrit le cas d’une femme d’une trentaine d’années, ayant des antécédents d’endométriose et ayant subi une ablation des trompes utérines (salpingectomie bilatérale) et une résection partielle de la dernière partie du côlon (sigmoïdectomie partielle). Elle s’est présentée aux urgences pour une douleur abdominale aiguë survenue brutalement après un rapport sexuel. Le scanner a révélé un épanchement d’air autour du foie et à droite sous le diaphragme. Une exploration chirurgicale a été réalisée en urgence, mettant en évidence une petite lésion d’endométriose sur le moignon de la trompe utérine droite.

En postopératoire, un interrogatoire plus approfondi a révélé que la patiente avait eu un rapport sexuel juste avant l’apparition de la douleur abdominale. Le pneumopéritoine a probablement été provoqué par le rapport sexuel, l’air ayant pu passer dans l’abdomen en traversant une zone fragilisée par l’endométriose, au niveau du moignon de la trompe droite, dont la rupture aurait permis une communication entre l’utérus et la cavité abdominale.

Ce cas souligne l’importance d’un interrogatoire détaillé, les patientes  ne faisant généralement pas le lien entre leurs pratiques sexuelles et leurs symptômes ou les anomalies radiologiques. De plus, ce diagnostic peut éviter des examens coûteux et des interventions chirurgicales inutiles.

Pneumopéritoine traumatique après pénétration vaginale brutale

Dans de rares cas, un pneumopéritoine peut survenir après un rapport sexuel avec pénétration vaginale sans qu’il y ait eu insufflation forcée d’air dans le vagin, ni même de cunnilingus.

En 2020, des gynécologues américains ont rapporté le cas d’une adolescente de 16 ans qui s’est présentée aux urgences pour des douleurs basses abdominales et des saignements vaginaux, apparus environ quatre heures après une pénétration vaginale décrite comme brutale. L’examen gynécologique n’a révélé ni traumatisme vaginal visible, ni lésion du col utérin. Face à un tableau clinique évoquant une péritonite, une radiographie abdominale standard a été réalisée, mettant en évidence un pneumopéritoine.

La patiente a alors été conduite en urgence au bloc opératoire pour une exploration sous anesthésie. Les chirurgiens ont découvert une lacération de 4 à 5 cm sur la paroi postérieure du vagin, ainsi qu’une perforation de 2 à 3 cm reliant le vagin à la cavité péritonéale. Ces lésions ont été réparées, et la patiente a pu sortir de l’hôpital 24 heures après son admission. Un mois plus tard, elle se portait bien.

Décès par embolie gazeuse douze jours après l’accouchement

D’autres femmes ont eu moins de chance. En 2010, des médecins légistes irlandais ont rapporté le cas d’une jeune femme décédée subitement d’une embolie gazeuse survenue lors d’un rapport sexuel vaginal consenti avec son partenaire, douze jours après son accouchement. Cette femme de 28 ans est morte en pleine relation sexuelle. Lors de l’autopsie, les légistes ont ouvert le cœur. L’incision du ventricule droit a provoqué la libération d’un important volume de gaz pendant plusieurs secondes. Outre la présence d’air dans la cavité
ventriculaire droite, les légistes ont observé du sang mousseux s’échappant des veines sous-cutanées du thorax ainsi que des veines du muscle utérin.

L’embolie gazeuse est une cause de décès bien connue, mais extrêmement rare au cours de la grossesse ou en période post-partum. Elle survient lorsque de l’air pénètre dans la circulation veineuse via des veines exposées des voies génitales. Cet air est alors transporté jusqu’au cœur droit où, comprimé par les contractions ventriculaires, il s’accumule et provoque une défaillance cardiaque droite.

Embolie gazeuse mortelle chez une jeune femme hystérectomisée

En 2020, des médecins légistes allemands ont rapporté le cas tragique d’une femme de 48 ans, non enceinte, décédée d’une embolie gazeuse survenue lors d’un rapport sexuel consenti avec pénétration digitale et pénienne. Cette patiente présentait plusieurs facteurs de risque, notamment une hystérectomie antérieure et une lésion vaginale récente. En effet, elle avait consulté sa gynécologue quelques jours avant le décès, se plaignant de légers saignements vaginaux survenus après un rapport sexuel. L’examen gynécologique avait révélé une déchirure de 1 cm sur la paroi latérale gauche du vagin, en cours de cicatrisation. La muqueuse vaginale était donc fragilisée au moment du rapport sexuel ayant conduit au décès.

L’autopsie a mis en évidence une large déchirure de la paroi postérieure du vagin (5 cm de long sur 1 cm de large), par laquelle de l’air a pénétré dans le système veineux puis dans le cœur droit, provoquant une embolie gazeuse fatale.

Plus récemment, en 2024, une équipe sud-coréenne a rapporté un cas de pneumopéritoine chez une femme quadragénaire ayant elle aussi subi une hystérectomie. L’issue a, cette fois, été favorable. Âgée de 45 ans, la patiente a développé un pneumopéritoine à la suite d’un accident de la route. L’exploration chirurgicale n’a révélé aucune perforation d’un organe digestif creux, mais a mis en évidence une rupture au niveau du site opératoire d’une hystérectomie réalisée huit mois auparavant. La patiente a été opérée avec succès et a pu quitter l’hôpital sans complication.

Décès par embolie gazeuse consécutive à une agression sexuelle

La littérature médicale rapporte quelques cas rares de pneumopéritoine survenus à la suite de viols. En mai 2025, des médecins légistes taïwanais ont décrit une autopsie exceptionnelle dans un cas de meurtre sexuel lié à une embolie gazeuse. La victime, une femme de 24 ans, non enceinte, avait été enlevée, agressée sexuellement, puis tuée. Aucun signe visible de déchirure n’a été constaté au niveau du vagin ou de l’utérus. Toutefois, l’examen interne a révélé une anomalie frappante au niveau du cœur droit, dont les cavités étaient distendues comme un ballon. Lors de l’incision du ventricule droit, une importante quantité de gaz s’est échappée sous forme de bulles, un phénomène qui a duré environ trois secondes, puis encore quatre secondes lors d’une compression manuelle du cœur. Par ailleurs, plusieurs veines du muscle utérin (myomètre) étaient dilatées et remplies d’air, tout comme les veinules et capillaires de la muqueuse utérine (endomètre). L’air, entré par l’utérus et ses veines, avait fini par atteindre le cœur droit.

En 2012, des chirurgiens américains avaient rapporté le tout premier cas d’autopsie documentant un décès par embolie gazeuse consécutive à une agression sexuelle. Il s’agissait d’une femme de 79 ans, projetée violemment face contre terre dans un ascenseur, traînée au sol, puis agressée sexuellement avec pénétration vaginale. Cette femme avait subi, trente ans auparavant,  l’ablation de l’utérus, des ovaires et des trompes (hystérectomie totale avec salpingo-ovariectomie bilatérale) et avait suivi un traitement par radiothérapie et chimiothérapie pour un cancer de l’endomètre.

La radiographie thoracique et le scanner abdomino-pelvien ont mis en évidence un pneumopéritoine massif. L’insufflation d’air lors du viol a vraisemblablement provoqué la rupture de petites lésions au niveau du moignon vaginal, permettant à l’air de pénétrer dans la cavité péritonéale. Il s’agit du cas de pneumopéritoine post-coïtal survenu le plus longtemps après une hystérectomie. Il souligne l’importance d’un diagnostic rapide et d’une prise en charge adaptée face à toute douleur abdominale aiguë chez une patiente hystérectomisée, même de longue date.

Chute dans un jacuzzi

En 2004, des radiologues américains ont rapporté le cas d’une femme de 49 ans admise aux urgences pour des douleurs abdominales apparues brutalement après une chute dans un jacuzzi. Au moment de la chute, la patiente a ressenti un afflux d’air et d’eau dans son vagin, immédiatement suivi de douleurs abdominales diffuses.

Un scanner abdomino-pelvien a mis en évidence une importante quantité d’air libre dans la cavité péritonéale. L’état de la patiente s’est amélioré spontanément et elle a pu regagner son domicile sans complication.

Importance d’un interrogatoire, sans tabou

S’il est un point sur lequel s’accorde la littérature consacrée au pneumopéritoine, c’est bien l’importance d’un interrogatoire ciblé, orienté vers une éventuelle activité sexuelle.

Ce questionnement peut permettre d’identifier la cause exacte de la présence d’air dans la cavité péritonéale, ainsi que le mécanisme physiopathologique en jeu. Comme le montrent les cas rapportés, trois voies d’entrée de l’air sont possibles : par insufflation forcée dans le vagin, en raison d’une communication naturelle entre le vagin, l’utérus, les trompes et la cavité péritonéale ; par une brèche tissulaire au niveau du moignon vaginal après hystérectomie ; ou encore par embolie gazeuse, avec passage d’air dans les veines utérines, notamment chez les femmes enceintes ou en post-partum précoce. Dans la majorité des cas, ces causes de pneumopéritoine non chirurgical peuvent être prises en charge de manière conservatrice.

Pour conclure, signalons que l’hypothèse d’un pneumopéritoine de cause gynécologique ne date pas d’hier. C’est en effet le médecin Édouard Marque qui, il y a tout juste 150 ans, fut le premier à évoquer la possibilité d’un passage d’air par les voies génitales. Dans sa thèse de doctorat en médecine, soutenue à Paris en 1875 et intitulée Observation d’un cas de pneumatose péritonéale, il attribuait cette infiltration d’air à des irrigations vaginales effectuées sous haute pression.

Pour en savoir plus :

Hu HY, Wei SY, Pan CH. Air embolism as evidence of antemortem sexual activity. J Forensic Sci. 2025 May 25. doi : 10.1111/1556-4029.70098

Gupta AK. Pneumoperitoneum Due to Sexual Intercourse Status Post-Salpingo-Oophorectomy Secondary to Sex, Cunnilingus, and Air-Insufflating Vibrator. Cureus. 2025 Feb 24 ;17(2) :e79584. doi : 10.7759/cureus.79584

Kang BH, Choi D. Pneumoperitoneum from vaginal cuff dehiscence following blunt trauma in a patient with a history of robotic hysterectomy in Korea : a case report. J Trauma Inj. 2024 Mar ;37(1) :83-85. doi : 10.20408/jti.2023.0078

Kaddoura R, Abdalbari K, Ayach M, Weiss AK. Pneumoperitoneum in a Patient with Endometriosis and Bilateral Salpingectomy after Sexual Activity. Archives of Obstetrics and Gynaecology. 2023 ;4(4) :84–90.

Lohner L, Sperhake JP, Püschel K, et al. Vaginal laceration leading to air embolism during consensual sexual intercourse. Int J Legal Med. 2021 Jan ;135(1) :341-346. doi : 10.1007/s00414-020-02433-7

Thomas JW, Buckley CJ 2nd. Traumatic Pneumoperitoneum After Vaginal Intercourse. Pediatr Emerg Care. 2020 May ;36(5) :e301-e303. doi : 10.1097/PEC.0000000000002096

Cawich SO, Johnson PB, Williams E, Naraynsingh V. Non-surgical pneumoperitoneum after oro-genital intercourse. Int J Surg Case Rep. 2013 ;4(11) :1048-51. doi : 10.1016/j.ijscr.2013.08.022

Im DD, Pak PS, Cua B, Feinberg E. Pneumoperitoneum after sexual assault in a patient who had hysterectomy 30 years ago : case report. J Emerg Med. 2012 May ;42(5) :540-2. doi : 10.1016/j.jemermed.2011.05.049

Lyness JR, Bentley AJ. Air embolism during sexual intercourse in the puerperium. Am J Forensic Med Pathol. 2010 Sep ;31(3) :247-9. doi : 10.1097/PAF.0b013e3181d03cd2

Manchanda R, Refaie A. Acute pneumoperitoneum following coitus. CJEM. 2005 Jan ;7(1) :51-3. doi : 10.1017/s148180350001294x

Inston N, Lake S. Pneumoperitoneum following Jacuzzi usage. Ann R Coll Surg Engl. 2000 Sep ;82(5) :350-1

Christiansen WC, Danzl DF, McGee HJ. Pneumoperitoneum following vaginal insufflation and coitus. Ann Emerg Med. 1980 Sep ;9(9) :480-2. doi : 10.1016/s0196-0644(80)80308-8

Apesos J, Srivastava JK, Williams C, Patton RJ. Postcoital pneumoperitoneum. Obstet Gynecol. 1980 Mar ;55(3 Suppl) :47S-49S. doi : 10.1097/00006250-198003001-00015

Lyness JR, Bentley AJ. Air embolism during sexual intercourse in the puerperium. Am J Forensic Med Pathol. 2010 Sep ;31(3) :247-9. doi : 10.1097/PAF.0b013e3181d03cd2

Cotton B, Lieber K, Metzler M. Pneumoperitoneum from orogenital insufflation : an incidental finding resulting in nontherapeutic celiotomy. J Trauma. 2005 Feb ;58(2) :406-9. doi : 10.1097/01.ta.0000066124.26028.bb

Williams TC, Kanne JP, Lalani TA. Jacuzzi jet-induced pneumoperitoneum. Emerg Radiol. 2004 Apr ;10(5) :259-61. doi : 10.1007/s10140-004-0330-y

Jacobs VR, Mundhenke C, Maass N, et al. Sexual activity as cause for non-surgical pneumoperitoneum. JSLS. 2000 Oct-Dec ;4(4) :297-300

Lozman H, Newman AJ. Spontaneous pneumoperitoneum occurring during postpartum exercises in the knee-chest position. Am J Obstet Gynecol. 1956 Oct ;72(4) :903-5. doi : 10.1016/0002-9378(56)90181-8

Partager
Exit mobile version