À l’issue du second tour des élections législatives dimanche soir, il faudra penser à la suite.
Ce sera notamment la nomination d’un nouveau chef de gouvernement pour mener une majorité, celle qui se sera dégagée du choix des urnes ou non.
Quand celle-ci pourrait-elle intervenir ?

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Élections législatives 2024

Dès dimanche soir 20h, heure des résultats du second tour des élections législatives, il faudra penser à la suite. Et la suite logique c’est la nomination d’un gouvernement représentatif de la couleur de la nouvelle Assemblée nationale, même si des incertitudes demeurent encore sur cette dernière – jeudi l’Ifop-Fiducial prédisait pour TF1 et LCI une majorité relative au Rassemblement national, devant le Nouveau Front populaire. Difficile donc de répondre à la question « Qui à Matignon ? », mais il est possible de donner quelques éléments de réponse à la question « quand ».

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Tout d’abord, rien n’impose un calendrier au président de la République. L’article 8 de la Constitution indique seulement que « le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement ». Aucun délai de nomination, par exemple après des élections, n’est précisé. 

Une démission d’Attal dimanche soir ?

Selon Politico, qui cite ce vendredi matin un proche du chef de l’État, ce dernier souhaite « demander un temps mort, un temps de réflexion » avant de nommer un nouveau Premier ministre à l’issue du second tour. Emmanuel Macron, qui s’envolera très rapidement à Washington pour le sommet de l’Otan prévu du 9 au 11 juillet, aimerait que son chef de gouvernement reste en poste quelques jours pour « apaiser le pays », temporiser. Toutefois, « je vois mal comment Gabriel Attal pourra rester après l’échec des européennes et les mauvais résultats qui se profilent aux législatives. Il pourrait présenter, comme le veut la tradition républicaine, sa démission, dès le soir du 7 juillet », a prévenu auprès de l’AFP la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina. Interrogé à ce sujet sur France 2 jeudi soir, celui qui est en passe d’être réélu député des Hauts-de-Seine a botté en touche.

Ce vendredi lors d’un dernier déplacement de campagne à Paris, Gabriel Attal a confirmé que son gouvernement pourrait assurer la continuité de l’État « aussi longtemps que nécessaire » à l’issue des élections législatives dimanche. Interrogé pour savoir si son gouvernement pourrait rester pour gérer les affaires courantes, il a répondu : « Evidemment, aussi longtemps que ce sera nécessaire, notre gouvernement le fera, bien sûr ». Mais cela n’empêche en rien l’ancien ministre de l’Éducation nationale de démissionner dès dimanche, et le président de la République de l’accepter ou non. Emmanuel Macron « n’est pas obligé de l’accepter immédiatement, le temps notamment de laisser passer la période des JO. En 2022, près d’un mois s’était écoulé entre la démission de Jean Castex et l’arrivée d’Elisabeth Borne », rappelle Anne-Charlène Bezzina. S’il l’accepte, cela ne l’oblige pas non plus à nommer un nouveau locataire à Matignon, le gouvernement devra rester en place jusqu’à la nomination d’un nouveau.

Quelles options ?

Dans les jours qui viennent, difficile d’imaginer Emmanuel Macron ne pas proposer Matignon à Jordan Bardella. En effet, même sans majorité absolue, c’est bien son parti qui devrait arriver en tête des élections législatives ce dimanche. Et même si ce dernier a déjà indiqué qu’il n’accepterait pas de devenir Premier ministre sans majorité absolue, le président de la République devrait le lui proposer. Jordan Bardella pourrait aussi accepter, avant de se voir démis par l’Assemblée nationale faute de vote de confiance, ou négocier de prendre ses fonctions après les Jeux olympiques. Ces tractations feront encore perdre du temps à la nomination d’un nouveau chef de gouvernement.

Si l’hypothèse Bardella n’aboutit pas, il s’offrira alors au président de la République le choix d’un gouvernement d’union nationale, des Républicains au Parti communiste, ou celui d’un gouvernement technique composé de spécialistes issus de la société civile menés par une personnalité de consensus. Une option qui pourrait durer un an, jusqu’à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, impossible d’ici-là. 


J.F.

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