« Est-ce que tu penses que le comportement que tu as eu vis-à-vis de Louana depuis le début de votre rapprochement mérite ou non un bracelet rouge ? Est-ce que c’était respectueux vis-à-vis de toi, de ton envie de changer ? » Lucie Mariotti, « love coach » de « La Villa des cœurs brisés », pose la question d’un ton professoral. « Je te sens ému, parce que tu t’es surtout déçu toi-même », observe-t-elle, grandes boucles d’oreilles dorées et regard compatissant, debout devant une assemblée de candidats attentifs. Tous applaudissent lorsque Patrick se lève pour enfiler son bracelet rouge d’un air pantois. Les douze participants de l’émission de télé-réalité diffusée sur TFX sont venus avec des problématiques relationnelles à résoudre. Les « cérémonies des bracelets » sont là pour faire le point sur leur évolution. A l’issue de cette neuvième saison, seuls les meilleurs élèves repartiront avec un bracelet doré, lorsqu’ils seront « allés au bout du coaching », d’après les mots de Lucie Mariotti.
A regarder cette émission, le temps de la première saison de « Loft Story », diffusée dès 2001 sur TF1, semble bien loin. A l’époque, les candidats avaient pour seul objectif d’emporter les faveurs du public pour décrocher un pactole de 3 millions de francs. Dans la télé-réalité actuelle, la figure du coach est désormais centrale, des jurés de « The Voice » aux chefs de brigade de « Top Chef », en passant par les psychologues et sexologues censés former des couples durables dans « Mariés au premier regard ». Frédéric Antoine, professeur émérite à l’Université catholique de Louvain et spécialiste de la télé-réalité, voit dans ces émissions de coaching « un sous-genre des émissions de télé-réalité, qui a émergé pour renouveler un concept qui était en train de s’essouffler. C’est un nouveau mode de récit, où le principe n’est plus de mettre les candidats en compétition les uns contre les autres, mais de les pousser à évoluer par rapport à eux-mêmes. »
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