« Je n’aurais jamais dû y être. » Betty s’excuse du regard pour ce « hasard », cette « coïncidence », qui lui offre aujourd’hui une lumière dont elle se passerait bien. Elle préférerait que ses collègues s’expriment à sa place, mais elle est la seule à pouvoir remonter le temps et revenir sur une aventure singulière : cette retraitée de 76 ans (qui n’a pas souhaité donner son nom) est l’une des dernières mémoires des tout premiers jours des Restos du cœur, inaugurés par Coluche (1944-1986), à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), en 1985. A l’époque, Betty a 36 ans et une « petite voisine » qui travaille à RTL. « Un jour, elle m’a dit : “Viens, tu vas voir, ça va te plaire !” J’ai suivi, comme ça, pour voir… »

Le 26 septembre 1985, l’humoriste à la salopette lance une « idée comme ça ». Il est alors au micro d’une autre station de radio, Europe 1, dans son émission quotidienne « Y’en aura pour tout le monde ». « S’il y a des gens qui sont intéressés pour “sponsorer” une cantine gratuite qu’on pourrait commencer à faire à Paris, par exemple, et puis qu’on étalerait après dans les grandes villes de France, nous, on est prêts à aider une entreprise comme ça. »

Tout en disposant des gâteaux marbrés devant elle dans le centre des Restos du cœur de Gennevilliers, désormais installé dans une ancienne école, Betty précise ne pas avoir entendu cet appel en direct. Mais ses rediffusions, les jours suivants, vont faire écho chez elle, et chez de nombreux Français.

Un « joyeux bordel »

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