Quatre personnes sont mortes, jeudi, en Charente-Maritime et dans la Manche, piégées par les grandes marées.
Les coefficients sont particulièrement importants à cette période, en raison des grandes marées d’équinoxe.
Avec la montée du niveau de la mer, ces phénomènes pourraient avoir des impacts de plus en plus importants sur les côtes françaises.

Le bilan est lourd. Quatre personnes sont mortes, jeudi 19 septembre, en Charente-Maritime et dans la Manche. Parmi les victimes, trois pêcheurs à pied et un promeneur, tous piégés au milieu de l’océan en raison des grandes marées d’équinoxe qui touchent à cette période les côtes françaises. Ces montées des eaux, les plus fortes de l’année avec des coefficients qui peuvent grimper jusqu’à 120, pourraient devenir de plus en plus importantes avec le changement climatique et la hausse du niveau des mers.

Selon un rapport publié par le Réseau action climat, jeudi 19 septembre, « les forts coefficients de marée (110-115) qui se répètent actuellement 3 à 4 fois par an pourraient être atteints 65 fois par an avec une élévation du niveau de la mer de 1 mètre dans la Manche occidentale et orientale ». En réalité, c’est la hauteur de la mer lors des grandes marées, plus que les coefficients, qui devrait avoir une forte incidence sur les côtes.

Des inondations « quasi-automatiques » ?

« Le changement climatique induit une élévation moyenne des mers, avec un niveau d’élévation moyen, si on calcule sur les 100 dernières années, de 1,5 mm par an et sur les dernières décennies de 3 mm par an », explique Gaël André, expert en marée au service hydrologique et océanographique de la Marine (Shom). Et c’est cette élévation qui influe sur l’importance des marées, « la marée haute sera plus haute, mais la marée basse sera plus haute aussi », précise l’expert. Le coefficient des marées ne va ainsi pas changer, en revanche, lors d’un coefficient de marée de 115, par exemple, la mer pourra grignoter un peu plus la côte qu’elle ne le fait à présent. 

Une élévation du niveau de la mer qui engendre également plus de phénomènes extrêmes pour les côtes françaises. « Avec le changement climatique, les effets de surcote vont devenir plus récurrents, avec le vent et les vagues », précise Gaël André. Le Réseau action climat, lui, résume : « Avec un niveau de la mer plus élevé, les marées à coefficient élevé et les tempêtes pourraient entraîner des inondations quasi-automatiques », dans les régions concernées, soit dans les Pays de la Loire, les DROM-COM ou encore les Hauts-de-France et la Normandie.


A.B.

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