• Les caractéristiques techniques du drone « Palianytsia » ont officiellement été dévoilées cette semaine par l’armée ukrainienne.
  • Avec une portée de plus de 650 kilomètres, il pourrait désormais atteindre une vingtaine d’aérodromes russes situés loin de la ligne de front.

Après « Neptune », « Peklo » et « Ruta », l’arsenal de missiles longue portée de l’Ukraine s’agrandit avec un nouveau venu, le  « Palianytsia ». Testé pour la première fois à l’occasion de la fête de l’indépendance ukrainienne en août 2024, les spécificités techniques de ce drone ont officiellement été dévoilées cette semaine lors du Salon international de l’industrie de la défense en Pologne.

Mais c’est une version mise à jour qui a été présentée, avec des capacités jusqu’alors jamais atteintes par des drones de fabrication ukrainienne. Selon l’Ukrainian Defense Industry, qui regroupe des entreprises de l’industrie de l’armement ukrainienne, le « Palianytsia » se distingue par sa conception, à mi-chemin entre un drone et un missile de croisière. D’après les données rendues publiques, le drone long de 3,5 mètres pèserait 320 kilos et pourrait emporter une charge de 100 kilos d’explosif. Propulsé par un moteur guidé par GPS, lui permettant de résister aux brouillages, et avec une vitesse pouvant atteindre 900 km/h, le « Palianytsia » est doté d’un rayon de portée de près de 650 kilomètres, permettant à l’Ukraine d’atteindre désormais une vingtaine d’aérodromes russes, jusqu’alors inaccessibles.

Au-delà de ses spécifications, c’est son nom qui intrigue. « Palianytsia » désigne un pain traditionnel ukrainien, reconnaissable à son entaille latérale. Mais depuis le début de la guerre, ce mot est surtout utilisé comme test linguistique : la prononciation correcte, très difficile pour les russophones, trahit les agents espions russes qui se font immédiatement repérer à sa simple évocation (nouvelle fenêtre). Un test devenu récurrent en Ukraine.

Mettre fin à la dépendance aux missiles occidentaux

Depuis le début de la guerre, le pays dirigé par Volodymyr Zelensky s’efforce de diversifier son arsenal : missiles Neptune, systèmes Stougna… Le « Palianytsia » permet surtout aux Ukrainiens de ne plus être dépendants des missiles longues portée occidentaux, dont l’usage leur est limité. Mais quand ce nouvel équipement inondera-t-il le front ? Pour l’heure, aucune confirmation d’utilisation au combat n’a été donnée. Mais avec un coût de « près d’un million de dollars », comme annoncé par le Premier vice -Premier ministre ukrainien, Mykhailo Fedorov, tout dépendra de la capacité financière et logistique des Ukrainiens à en produire massivement. Des pays alliés, comme la Lituanie, ont d’ores et déjà annoncé participer à l’effort financier en la matière (nouvelle fenêtre)

De quoi donner à Kiev de nouvelles options longues distances et compliquer davantage la tâche des défenses aériennes russes. 

Aymen AMIRI

Partager
Exit mobile version