Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections législatives dimanche soir, et espère bientôt se voir confier les clés du gouvernement.
Elle a déjà assuré qu’elle proposerait « dans la semaine » un nom pour Matignon, où Gabriel Attal a été maintenu pour « assurer la stabilité du pays ».
Peut-elle se mettre d’accord sur un nom ?

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Élections législatives 2024

Le Nouveau Front populaire (NFP) est arrivé en tête du second tour des élections législatives, ce dimanche 7 juillet. Depuis, alors qu’aucun camp n’a obtenu la majorité absolue et n’est en capacité de gouverner seul, la coalition de gauche met la pression sur Matignon, poste qui doit lui revenir, estime-t-elle. La cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier, a d’ailleurs estimé qu’Emmanuel Macron, qui a demandé à Gabriel Attal de rester en poste le temps d’« assurer la stabilité du pays », « devrait appeler aujourd’hui » la gauche « à lui transmettre un nom de Premier ministre ». Le socialiste Olivier Faure, rejoint par les Insoumis, a pour sa part souhaité que le NFP « puisse être en mesure de présenter une candidature » pour Matignon « dans la semaine »

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Un nom de Premier ministre dans la semaine, c’est donc l’ambition du NFP. Mais le chemin est encore long. Première étape du processus : se mettre d’accord sur une méthode pour choisir un représentant. C’est là qu’apparaissent les premières difficultés. Sur franceinfo ce lundi matin, le Premier secrétaire du Parti socialiste a avancé que le choix se fera « soit par consensus, soit il y aura forcément un vote », entre les formations du NFP (ce qui pourrait jouer en défaveur de La France insoumise, première force de la coalition en nombre de députés élus, mais aussi la plus clivante et qui pourrait mobiliser socialistes et écologistes contre elle). Parmi les qualités avancées par le député de Seine-et-Marne, citons une « personnalité capable de dialoguer avec l’extérieur », « un tisserand », quelqu’un en capacité « de rassembler la société civile ».

Expérience, compétence, consensus

Sur TF1, Marine Tondelier a, elle aussi, dressé le « portrait-robot » du candidat idéal : « une personne très alignée avec le programme du Nouveau Front populaire », en mesure d’apaiser la France, qui « fasse consensus au sein du Nouveau Front populaire. S’il s’agit d’en contenter les deux tiers en faisant hurler un tiers ou l’inverse, ce n’est pas à mon avis la bonne méthode ». Enfin, « il faut quelqu’un qui ait l’expérience et la compétence », a-t-elle ajouté. 

Chez les Insoumis, si on est d’accord pour indiquer que le choix devra se faire par « consensus », on veut récolter la plus grosse part du gâteau. Manuel Bompard a répété que « l’usage républicain » était que le Premier ministre appartienne « à la formation politique de la coalition qui dispose du plus grand nombre de députés », soit la sienne. Emmanuel Macron a pourtant déjà indiqué qu’il n’était pas question de gouverner avec LFI. Par ailleurs, Olivier Faure ne désespère pas de terminer avec la première force politique au sein du NFP. « On va voir quelles sont les affiliations. Il y a les ultramarins, il y a tous ceux qui étaient dans le Front populaire sans être affiliés à telle ou telle formation politique », a-t-il déclaré.

Jean-Luc Mélenchon toujours dans le coup ?

Après la méthode, viendra la question de l’incarnation. À ce propos, Jean-Luc Mélenchon continue de cristalliser les discussions. Selon Mathilde Panot il « n’est absolument pas disqualifié » pour Matignon. Il « a réappris à la gauche à gagner (…) a redonné de l’espoir à des millions de personnes en faisant 22% à l’élection présidentielle ». Mais selon Marine Tondelier « Jean-Luc Mélenchon s’est exclu de lui-même en disant qu’il ne s’imposait pas, et d’autres ont dit ‘on ne veut pas que ce soit lui’. Ça a convergé pour que cette hypothèse soit écartée ». « Je peux répéter que Jean-Luc Mélenchon n’a pas [le] profil, car il est certainement le plus clivant au sein du Nouveau Front populaire », a estimé Olivier Faure. 

Alors qui ? Marine Tondelier est régulièrement citée, tout comme Clémentine Autain, qui a annoncé qu’elle ne siègerait plus dans le groupe LFI à l’Assemblée nationale. Idem pour François Ruffin, un autre candidat potentiel à Matignon. Tout comme l’écologiste Yannick Jadot, les socialistes Raphaël Glucksmann ou Boris Vallaud. Le nom de Valérie Rabault (PS) a aussi circulé, mais reste-t-elle une option alors qu’elle a été défaite dimanche soir dans sa circonscription du Tarn-et-Garonne ? Récemment, cette dernière militait pour une femme à Matignon et citait notamment la présidente de la région Occitanie, Carole Delga.

Tous ces points feront l’objet de discussions intenses entre les forces du NFP, dès ce lundi. Ils ont urgence à se mettre d’accord vite et bien pour montrer qu’ils sont capables de gouverner. 


Justine FAURE

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