Après sa démission surprise dans la matinée du lundi 6 octobre, Sébastien Lecornu s’est vu confier par le chef de l’Etat la mission de mener d’« ultimes négociations » afin de former un nouveau gouvernement susceptible d’obtenir le soutien d’une majorité de députés à l’Assemblée nationale. Cette mission de quarante-huit heures doit prendre fin mercredi soir, Emmanuel Macron ayant laissé entendre qu’en cas d’échec des négociations il « prendr[ait] ses responsabilités ».

La tâche est mathématique pour le premier ministre démissionnaire reconverti en médiateur d’urgence. Son successeur devra pouvoir se reposer sur une majorité, ou au moins une minorité confortable, pour affronter l’épreuve délicate du budget 2026, dont la Constitution impose qu’il soit adopté d’ici au 31 décembre.

Dans une Assemblée divisée en trois grands blocs, il semble très improbable que le nouveau gouvernement puisse compter sur une majorité absolue pour faire voter son budget – soit 288 voix sur 575 (deux sièges sont actuellement vacants). A défaut, il faut que ce gouvernement puisse échapper à son renversement par une motion de censure des députés – celle-ci peut intervenir spontanément, ou être provoquée par le recours du gouvernement au 49.3 pour faire adopter son budget. Dans ce cas précis, le gouvernement doit simplement s’assurer de ne pas réunir une majorité absolue contre lui : il peut donc bénéficier de l’abstention ou de l’absence de certains députés, ou profiter du fait que des forces politiques rivales (comme la gauche et l’extrême droite) ne souhaitent pas associer leurs voix sur une même motion de censure.

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