• La méthode FAFO consiste à responsabiliser les enfants en misant sur la conséquence naturelle de leurs actions.
  • Acronyme de l’expression « F*ck around and find out », cette méthode pédagogique connait un engouement sur les réseaux sociaux.
  • Néanmoins, les experts en psychologie de l’enfance ne sont pas tous d’accord sur cette approche.

Il existe autant de styles d’éducation parentale que de parents. Chasse-neige, tigre, dauphin… adepte Montessori, voire Ghettossori. Le dernier à faire des émules sur les réseaux sociaux répond à l’acronyme « FAFO ». Comprendre : « f*ck around, and find out » ou « déconne et découvre ». Si le terme existe depuis déjà une dizaine d’années, ce n’est qu’aujourd’hui qu’il devient tendance, poussé par TikTok.

Chaque action a une conséquence

En clair, il s’agit, pour les parents, d’émettre un avertissement, mais de laisser leurs enfants découvrir par eux-mêmes la conséquence de leurs actions et donc, de leurs erreurs. Par exemple : l’enfant n’a pas mis son imperméable avant de partir, alors qu’il a été prévenu, tant pis, il rentrera sous la pluie. Il n’a pas rangé ses jouets ? Tant pis, il les retrouvera dans la poubelle. Pour la coach parentale Terrie Mortensen, interrogée par The Independent (nouvelle fenêtre), cette technique peut être mise en place pour les parents, dès lors qu’elle ne nuit pas aux petits. « Nous ne voulons pas laisser les enfants courir librement sans barrières ni surveillance« , explique-t-elle. Elle ajoute : « Même les tout-petits peuvent comprendre que s’ils courent trop vite, ils s’écrasent et tombent, et la fois suivante, ils apprendront à ralentir un peu plus. Ou s’ils descendent une colline et qu’ils courent encore trop vite, ils peuvent apprendre à ralentir« . La méthode FAFO serait donc un moyen de rappeler que les actes ont des conséquences, mais aussi une manière, pour les enfants, de mieux comprendre l’importance d’écouter les adultes et les personnes qui s’occupent d’eux. À contrario, une éducation trop stricte ou trop permissive impacte la résilience, la confiance et la capacité à gérer les situations.

La clé d’une bonne parentalité ?

D’autres experts, au contraire, estiment que la méthode FAFO peut soulever des questions sur le développement de l’enfant et son encadrement. Certes, elle favorise l’autonomie, mais pour le docteur Ross Greene, psychologue pour enfants, cette stratégie n’est pas la bonne, car les conséquences ne s’attaquent que très rarement aux « causes profondes du comportement » de l’enfant. Pour le psychologue, si les adultes recourent à cette technique, c’est par faute de stratégies alternatives. Il souligne à The Independent que « les conséquences naturelles sont inévitables, donc quel que soit l’effet, il y en aura un« . Et d’ajouter, néanmoins, qu' »être un bon parent, c’est remarquer quand votre enfant a du mal à répondre à une attente et collaborer avec lui pour comprendre ce qui l’empêche d’y parvenir et résoudre le problème ensemble« . Pour les deux spécialistes, la clé d’une bonne parentalité reste la communication et un équilibre. À savoir, être capable « de donner à l’enfant ou à l’adolescent l’espace nécessaire pour pouvoir apprendre et faire preuve d’esprit critique, prendre ses responsabilités et en assumer les conséquences« , conclut le docteur Terrie Mortensen.

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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