La dépression post-partum a longtemps été un sujet tabou et peu médiatisé.
Un des symptômes de cette dépression est encore moins bien connu : le « post partum rage ».
Les jeunes mamans ressentent une colère qu’elles ne parviennent pas à canaliser.

Suivez la couverture complète

Avec Elles

Les premiers mois de la vie d’un bébé ne sont pas un long fleuve tranquille pour les mamans. Pour certaines d’entre elles, c’est une véritable épreuve aussi bien physique que mentale. Si traditionnellement, on associe la naissance à la joie, d’autres peuvent se sentir démunies, ressentir de la tristesse, de la culpabilité et être traversées par des crises de larmes incontrôlables. La dépression post-partum est encore un tabou, pourtant elle touche 10 à 15% des jeunes mamans. D’autres femmes, elles, souffrent d’un mal moins connu : le post-partum rage ou colère post-partum.

D’où vient la colère post-partum ?

Pour les spécialistes, cette colère post-partum est un symptôme de la dépression post-partum. Les femmes ressentent une colère intense, traversent des crises de nerfs et ne se rendent pas compte qu’elles entrent dans cet état de rage. « La colère post-partum se manifeste par des sentiments intenses et soudains de colère, d’irritabilité ou de frustration qui peuvent survenir dans les semaines et les mois suivant l’accouchement« , précise la psychologue Emily Guarnotta, à Psychology Today. Inconfortable et incontrôlable, cette « rage » survient brutalement et elle est disproportionnée par rapport à ce qui l’a déclenchée. « Les jeunes mères en colère peuvent décrire une sensation de ‘sang qui bout en permanence’ ou une envie irrésistible de crier« , ajoute la psychologue américaine. Problème : elles se sentent perdues ou prises au dépourvu, car la société n’a cessé de marteler que la naissance d’un enfant n’est que joie, bonheur et amour.

Les causes de cette colère post-partum sont nombreuses. La première : les fluctuations hormonales : « Il y a une baisse significative des niveaux d’œstrogène et de progestérone après l’accouchement, ce qui affecte l’humeur de la nouvelle mère« , explique Emily Guarnotta. D’autres facteurs peuvent expliquer ce post-partum rage : le manque de sommeil, la charge mentale, le manque de soutien, mais aussi les antécédents de santé mentale. En effet, selon l’experte, « des conditions préexistantes comme la dépression, l’anxiété ou le trouble bipolaire augmentent le risque de problèmes de santé mentale périnatale« .

Comment réagir en cas de colère post-partum ?

« La colère maternelle n’est pas un défaut de caractère ; c’est un signal qui nécessite attention« , indique Emily Guarnotta. C’est le petit voyant mécanique qui s’allume pour témoigner d’une surcharge mentale et d’un manque de soutien. Aussi, il est important de demander de l’aide ou de s’adresser à un professionnel de la santé mentale, au médecin traitant, une sage-femme ou au gynécologue. Parfois, une thérapie peut aussi permettre de « outils pour vous aider à gérer la frustration, l’irritabilité et la colère ». Enfin, la psychologue rappelle que « la colère ne fait pas de vous un monstre. Elle vous rend humain, et la reconnaître est le premier pas vers la guérison« . Et surtout, les sentiments et émotions ne définissent pas « la relation avec votre enfant ».

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

Partager
Exit mobile version