• La mort du streamer français « Jean Pormanove » suscite une vive émotion, en France et à l’étranger.
  • Aux États-Unis, le jeune influenceur Adin Ross a proposé de payer ses obsèques avec l’aide du rappeur Drake.
  • Une générosité qui pourrait s’expliquer par ses liens avec la plateforme australienne Kick, sur laquelle le drame a été filmé.

La mort tragique du streamer français « Jean Pormanove » fait déjà le tour du monde. Alors que le parquet de Nice vient d’ouvrir une enquête afin d’éclaircir les circonstances du drame, l’influenceur américain Adin Ross vient d’annoncer son intention de financer, avec l’aide du rappeur canadien Drake, les funérailles de cet homme de 46 ans. Le cadavre de « Jean Pormanove » a été retrouvé lundi matin dans un lit, alors que les caméras filmaient depuis plusieurs jours les sévices que ses « camarades » lui faisait subir en direct sur la plateforme australienne Kick. 

« C’est terrible et immonde. Ceux qui ont participé à cette tragédie méritent d’en payer les conséquences », a écrit Adin Ross dans un message posté mardi sur la plateforme X où il compte plus de 325.000 abonnés. « Je viens d’échanger avec Drake. Lui et moi allons payer les obsèques, cela ne le ramènera pas, mais c’est le moins que nous puissions faire. Mes prières à la famille de Jean », ajoute-t-il.

Si vous n’avez jamais entendu parler d’Adin Ross, sachez qu’il s’agit d’une véritable star des réseaux sociaux aux États-Unis. Originaire de Floride, il se fait connaitre à partir de 2020 en diffusant en direct sur Twitch ses parties de jeux vidéo comme Grand Theft Auto et NBA2K. Au fur et à mesure que sa communauté augmente, il reçoit des basketteurs, des rappeurs et des influenceurs qui s’expriment sans filtre…

En avril 2021, un dérapage homophobe du youtubeur Zias entraîne la suspension de son compte Twitch. Outrés, ses abonnés lancent le hashtag #FreeAdin sur X pour obtenir son retour et la plateforme l’autorise finalement à reprendre ses activités en ligne. On l’imagine se calmer ? C’est tout le contraire qui va se produire. 

Une interview surréaliste avec Trump

Un an plus tard, Twitch annonce le suspendre indéfiniment pour « utilisations d’injures, de symboles ou d’emblèmes de groupes haineux sans contexte ou d’une manière nuisible. » Pour les médias américains, ce serait la conséquence de sa proximité avec l’influenceur masculiniste Andrew Tate, dont il a pris la défense à plusieurs reprises. Reste que deux mois plus tard, il est déjà de retour. Il faut dire qu’avec des millions de jeunes Américains derrière lui, Adin Ross commence à peser lourd.

L’été dernier, Donald Trump accepte bien volontiers de s’entretenir avec le jeune homme, casquette MAGA sur la tête. Un entretien surréaliste de plus d’une heure au cours duquel le milliardaire républicain affirme que s’il était resté aux affaires, jamais la guerre en Ukraine n’aurait commencé. Et qu’une fois de retour à la Maison Blanche, il réunira Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky autour d’une table pour discuter. Dans un registre différent, Adin Ross a reçu à plusieurs reprises le suprémaciste Nick Fuentes, qui nie la Shoah et s’oppose au vote des femmes.

Durant ses démêlés avec Twitch, Adin Ross s’est acoquiné avec sa rivale australienne Kick. Plus souple au niveau de la modération, elle rémunère beaucoup mieux les streamers puisqu’elle ne retiendrait que 5% de leurs revenus publicitaires, là où son homologue américaine en garde la moitié. La rumeur circule alors que Kick lui aurait proposé 100 millions de dollars pour s’attacher ses services exclusifs. Ce qu’il dément au micro dans le podcast de son collègue Jake Paul, laissant entendre qu’il serait tout de même payé plus de 10.000 dollars par heure de live. Dingue.

Faut-il y voir un lien dans sa rapide réaction à la mort de « Jean Pormanove » ? Ce sont les mêmes liens financiers avec Kick qui pourraient expliquer qu’il ait associé Drake à sa proposition de financer les obsèques du streamer français. Le rappeur dispose en effet d’un compte sur la plateforme, avec plus de 300.000 abonnés. Il est également sous contrat avec le casino virtuel Stake dirigé par Edward Craven et Bijan Tehrani… les fondateurs de Kick.

Jérôme VERMELIN

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