• L’influenceur conservateur a été tué par balles mercredi.
  • Il était une voix majeure de la jeunesse pro-Trump aux États-Unis.
  • Âgé de 31 ans, il avait notamment joué un rôle important dans la campagne du milliardaire pour reconquérir la Maison Blanche l’an dernier.

Les figures trumpistes le qualifient de « martyr ». L’influenceur conservateur Charlie Kirk a été tué par balle, mercredi 10 septembre, en pleine réunion publique sur le campus d’une université de l’Utah, dans l’ouest des États-Unis. Âgé de 31 ans, il était une voix majeure de la jeunesse pro-Trump et organisait régulièrement des joutes oratoires sur les campus universitaires. 

Turning Point

Né en octobre 1993, Charlie Kirk a grandi dans la banlieue huppée d’Arlington Heights (Illinois) en banlieue de Chicago. Il est issu d’une famille de cadres supérieurs, d’une mère reconvertie en thérapeute et d’un père architecte, spécialisé dans la construction de propriétés de luxe. Membre des Boy Scouts of America, l’influenceur ultra-conservateur a rapidement abandonné ses études pour se dévouer au militantisme. 

En 2012, alors âgé de 18 ans, il co-fonde l’organisation « Turning Point » qui vise à mobiliser les jeunes de droite autour des « valeurs traditionnelles américaines », de l’exceptionnalisme américain et des principes du capitalisme. Une organisation devenue en une décennie le plus gros groupe de jeunes conservateurs aux États-Unis et déclinée en plusieurs entités. Elle couve une armée de militants enthousiastes, dont certains avaient été envoyés en bus à Washington pour la manifestation du 6 janvier 2021 qui avait débouché sur l’invasion du Capitole.

Rapidement biberonné par de riches donateurs républicains, jusqu’à entrer dans le giron de la famille Trump, il avait servi, pendant la campagne victorieuse du milliardaire en 2016, d’assistant personnel à Donald Trump Jr. Son éloquence lui avait permis de devenir un commentateur régulier sur la chaîne conservatrice Fox News, puis de tenir un podcast quotidien très populaire, l’un des plus écoutés du pays.

Anti-IVG et « Expedia pour les clandestins »

Fort de 6,9 millions d’abonnés sur Instagram et 3,8 millions sur YouTube, il bénéficiait également d’une large audience auprès des jeunes hommes américains en promouvant une conception ultra-traditionnelle de la famille. Défenseur du port d’armes, il invitait régulièrement les étudiants lors des rassemblements qu’il organisait à venir débattre avec lui, devant des caméras et des centaines de partisans. L’occasion de dérouler sa rhétorique radicale face à des contradicteurs souvent mal préparés pour alimenter des boucles virales sur les réseaux sociaux.

Lors d’un entretien avec l’AFP, Charlie Kirk avait avancé d’autres de ses grands thèmes : sa volonté « d’éradiquer tous les avortements », qualifiant l’IVG « d’Holocauste de notre époque ». Sur les migrants, autre sujet au cœur de ses prises de parole, il avait affirmé que l’administration Biden, au pouvoir à l’époque, avait créé « l’équivalent d’Expedia pour les clandestins ». Il avait également assuré que « la résistance face à la tyrannie peut avoir une dimension biblique ». En ligne, il avait alimenté la désinformation sur l’élection de 2020, soi-disant « volée », ou le Covid-19. 

Crucial pour Trump

Important relais pour Donald Trump auprès de la jeunesse conservatrice, Charlie Kirk avait joué un rôle important l’an passé dans la reconquête de la Maison Blanche par le milliardaire. Grâce à Turning Point, il avait organisé des opérations massives de porte-à-porte dans plusieurs États clés pour l’élection. Le groupe, Turning Point Action, avait aussi récolté plus de 100 millions de dollars lors de la dernière présidentielle pour convaincre l’électorat conservateur de voter de manière anticipée dans ces mêmes États clés. 

« Charlie Kirk est un nationaliste chrétien charismatique, qui sert de porte-parole au trumpisme et aux idées extrémistes », résume auprès de l’AFP Kyle Spencer, auteure d’un livre pour lequel elle a suivi pendant plusieurs années son mouvement de jeunesse, Turning Point USA.

Ses mensonges finissaient d’ailleurs parfois directement dans la bouche de l’ex-président. En 2018, il avait faussement affirmé que certains manifestants scandaient « Nous voulons Trump » lors des rassemblements de Gilets jaunes en France. Une fantaisie reprise par le milliardaire. Il était également dans la droite ligne du président Trump concernant le changement climatique, ardent défenseur du déni du réchauffement de la planète, prétendant que les humains n’avaient pas d’effet significatif sur ce phénomène. 

Annick BERGER avec AFP

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