George Simion est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle en Roumanie.
Le candidat d’extrême-droite a réuni plus de 40% des suffrages.
Adepte déclaré de Donald Trump, nationaliste et complotiste, qui est-il vraiment ?

Il a fait encore mieux que le candidat d’extrême-droite Calin Georgescu en novembre dernier, dont la victoire surprise avait été annulée pour des soupçons d’ingérence russe. George Simion a réuni ce dimanche 40,5% des suffrages, notamment en se réclamant de Georgescu, et avec qui il s’est affiché dans le bureau de vote. 

George Simion et Donald Trump ne sont pas officiellement liés, mais le candidat à la présidentielle est un adepte de Donald Trump, au point d’être présent lors de la cérémonie d’investiture du président américain en janvier dernier, où on l’a vu poser aux côtés de Marion Maréchal.

Daniel MIHAILESCU / AFP

Âge de 38 ans, diplômé en commerce, en administration et en histoire, George Simion dirige le parti nationaliste AUR (Alliance pour l’Unité des Roumains), qu’il a cofondé en 2019. Un mouvement qui affiche, entre autres, des positions anti-européennes, contre le mariage homosexuel, et anti-vaccin. Grand pourfendeur de la « bureaucratie bruxelloise », celui qui est député depuis 2020 prône le retour aux frontières de la Roumanie avant la Seconde Guerre mondiale, ce qui inclurait des portions des territoires actuels de la Bulgarie, de la Moldavie et de l’Ukraine. Il est d’ailleurs interdit de séjour dans ces deux derniers pays.

Le candidat populiste proclame sans complexe son intention de transposer en partie la politique de Donald Trump sur la Roumanie, exhibant une casquette MAGA (Make America Great Again), promettant de lutter contre « l’État profond », d’abaisser le budget de l’État, et agitant le spectre d’une fraude électorale massive. 

Il s’est en revanche abstenu de paraître pro-russe, allant jusqu’à traiter Vladimir Poutine de « criminel de guerre ». Ce qui ne l’empêche pas d’être radicalement contre toute aide à l’Ukraine, qu’il s’agisse de soutien militaire ou des réfugiés. Si sa ligne politique l’éloigne du Hongrois Viktor Orban, explicitement pro-Kremlin, elle le rapproche de l’Italienne Georgia Meloni, dont il ne cesse de faire l’éloge.

Georgescu comme Premier ministre en cas de victoire ?

George Simion avait obtenu moins de 14% des voix lors du scrutin annulé de novembre. L’élimination de Calin Georgescu semble lui avoir profité à fond, une bonne partie de l’électorat de ce dernier se reportant sur lui. Le candidat populiste s’était indigné de la disqualification de celui qui était alors son rival, et promet d’en faire son Premier ministre. La promesse paraît cependant difficile à tenir s’il venait à être élu, Georgescu ne disposant pas du soutien nécessaire au Parlement. 

Mais le triomphe électoral de Simion au premier tour ne lui garantit pas d’emporter le second, même si son rival a réuni moitié moins d’électeurs. Plusieurs politologues roumains estiment qu’il ne dispose plus de réserves de voix, et que de nombreux citoyens qui avaient fait l’impasse ce dimanche, se déplaceront pour voter contre lui le 18 mai prochain.

Le candidat du parti au pouvoir ayant été éliminé, ce qui était l’objet de leur abstention, c’est contre l’actuel maire de Bucarest, le libéral et pro-européen Nicusor Dan, que se jouera le second tour de la présidentielle. Une élection suivie de près en Europe, tant le rôle de la Roumanie est devenu crucial pour l’Otan, voisine de l’Ukraine, et que seule la mer Noire sépare de la Russie.

F.Se

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