Lors d’une réunion avec la population organisée par le M23 à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, le 24 juillet 2025.

Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit « consterné » par les attaques menées par le groupe armé du Mouvement du 23-Mars (M23) contre des civils, qui ont fait au moins 319 morts courant juillet dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC).

« Selon les témoignages directs reçus par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme [HCDH], au moins 319 civils ont été tués par le M23, soutenu par des membres des forces de défense du Rwanda, entre le 9 et le 21 juillet, dans quatre villages du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu », accusent les services de Volker Türk dans un communiqué, précisant qu’il s’agit de « l’un des bilans les plus élevés documentés lors de telles attaques depuis la résurgence du M23 en 2022 ».

La plupart des victimes, dont au moins 48 femmes et 19 enfants, étaient des agriculteurs locaux campant dans leurs champs pendant la saison des plantations, a détaillé le HCDH. « Je suis consterné par les attaques contre les civils menées par le M23 et d’autres groupes armés dans l’est de la RDC, dans le cadre de combats qui se poursuivent malgré le cessez-le-feu récemment signé à Doha, a déclaré Volker Türk. Toutes les attaques contre les civils doivent cesser immédiatement, et tous ceux qui en sont responsables doivent rendre des comptes. »

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Il regrette en outre que, sur le terrain, le cessez-le-feu conclu entre le gouvernement congolais et le M23 fasse attendre ses effets. Les « progrès significatifs sur le terrain restent limités, laissant les communautés affectées dans un état d’incertitude profonde », dénonce le responsable onusien. Volker Türk a aussi dénoncé les exactions commises par d’autres groupes. Le HCDH a documenté de multiples attaques dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri en juillet, notamment par les Forces démocratiques alliées (ADF) et la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco), détaille le communiqué.

Le 9 juillet, des combattants des ADF ont tué au moins 70 civils dans le village de Pikamaibo, en Ituri, et, le 27 juillet, ils ont tué « au moins 40 fidèles chrétiens lors d’une attaque pendant les prières dominicales dans le village de Komanda, également en Ituri ». Parmi les morts se trouvaient 13 enfants. Quant aux membres de la Codeco, ils « ont tué trois civils et en ont blessé un autre, le 21 juillet, dans le village de Lopa, en Ituri ». « Et huit femmes ont été violées par des membres du groupe armé Raia Mutomboki/Wazalendo dans le village de Busolo, au Sud-Kivu, le 27 juillet », ajoute le communiqué.

Le Monde avec AFP

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